Le PS va vendre son siège au groupe Apsys pour 45,55 millions d’euros
Le PS va vendre son siège au groupe Apsys pour 45,55 millions d’euros
Par Enora Ollivier
Le groupe immobilier français construit et gère des centres commerciaux sur le territoire et en Pologne. Il devrait installer son siège rue de Solférino.
Le siège du Parti socialiste, situé 10 rue de Solférino, à Paris. / CHARLES PLATIAU / REUTERS
L’histoire du Parti socialiste rue de Solférino est sur le point de connaître son épilogue. Le bâtiment que la formation occupait depuis 1981, au numéro 10 de cette voie du 7e arrondissement de Paris, va être vendu à Apsys, un grand groupe immobilier français, pour un montant de 45,55 millions d’euros. La décision a été validée lors d’un bureau national, mardi 19 décembre.
Le groupe Apsys construit et gère des centres commerciaux en France et en Pologne. Le promoteur, qui a notamment conçu le centre commercial de Beaugrenelle, dans le 15e arrondissement de Paris, est un des leaders du marché. L’entreprise indique sur son site Internet gérer actuellement « un portefeuille de trente et un centres commerciaux et piloter six projets en développement ». Apsys devrait installer à Solférino son siège.
Le patron du groupe, Maurice Bansay, est bien connu du secteur. Son nom a été cité dans les « Panama papers », qui ont montré au printemps 2016 que plusieurs millions d’euros ont transité par des juridictions offshore pour financer une partie du capital d’Apsys et plusieurs projets de centres commerciaux. Des circuits qui n’ont toutefois rien d’illégal, et le groupe a assuré n’avoir « jamais eu recours à des sociétés offshore pour financer ses projets et a fortiori pratiquer l’évasion fiscale ».
« Transparence et concurrence »
Le PS a reçu une dizaine d’offres fermes pour son hôtel particulier de 3 000 mètres carrés, pour lequel il avait émis un appel d’offres. La vente sera formalisée en février 2018 au plus tard, et le PS devra quitter les lieux le 30 septembre dernier délai.
Le prix de 45,5 millions d’euros « est satisfaisant et compatible avec nos prévisions », note le trésorier du PS, Jean-François Debat. L’opération « s’est faite dans la transparence et la concurrence » et l’acquéreur répond aux critères fixés par la formation, à savoir « vendre à un opérateur sérieux, sans problème d’origine des capitaux ».
Le PS, qui occupait l’immeuble de la rue de Solférino depuis 1981, doit maintenant trouver un nouveau local pour installer son siège. Il devrait selon toute vraisemblance rester à Paris, et non s’installer en banlieue, comme cela avait été proposé par certains membres.
La vente de Solférino a été menée rapidement, très exactement en trois mois, puisque la décision de se séparer de l’immeuble avait été prise le 19 septembre. L’opération est une réponse aux difficultés financières auxquelles doit se préparer le PS après la catastrophique séquence électorale de 2017. En perdant 250 députés aux dernières législatives, le parti a vu fondre ses entrées d’argent public, qui constituaient une part importante de ses recettes. Pour les mêmes raisons, il a dû enclencher un plan social massif : seuls 42 postes sur 100 vont être conservés en 2018.