Ecoles de commerce : « A la WHU, nous ne faisons pas de sélection par l’argent »
Ecoles de commerce : « A la WHU, nous ne faisons pas de sélection par l’argent »
Propos recueillis par Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)
La WHU Otto Beisheim School of Management est l’une des rares écoles de commerce allemandes, et la mieux classée de ce pays selon le Financial Times. Son recteur, Markus Rudolf, explique les spécificités de cet établissement.
Markus Rudolf, recteur de la WHU Otto Beisheim School of Management, en Allemagne. / WHU
La WHU est la première école allemande du classement mondial du Financial Times, qui compte peu d’écoles de ce pays… Tout simplement parce que le pays lui-même en compte peu.
Pourquoi n’y a-t-il pas plus de business schools en Allemagne ?
Il y en a peu en effet. Dans le classement du Financial Times, on ne compte que 7 écoles allemandes contre 23 françaises ! Cela s’explique par le fait qu’il y a peu d’écoles supérieures payantes en Allemagne : les réserves politiques sont fortes car les frais d’inscription à l’université ont une très mauvaise image.
Pourquoi la WHU a-t-elle été créée ?
A sa création en 1984, la WHU se voulait « une épine plantée dans la chair » des écoles supérieures publiques. Celles-ci sont bonnes, mais elles sont faites pour la masse et pas pour l’excellence. A la WHU, nous voulons proposer la meilleure offre de formation et attirer les meilleurs étudiants. Il y a un processus de sélection très sévère à l’entrée, depuis toujours et pour tous les programmes, mais l’argent en est exclu. Pour les droits d’inscription, nous avons des programmes de bourse, des programmes de financement. Seuls 40 % des étudiants en licence (bachelor) payent l’intégralité des frais de scolarité, les 60 % restants obtiennent une aide. Soit via un crédit étudiant, soit ils ne payent rien pendant leur scolarité et reverseront un pourcentage de leur futur salaire.
Dans quelle mesure l’école s’inspire-t-elle du modèle des business schools anglo-saxonnes ?
Nous nous inspirons de ce modèle bien sûr, mais nous sommes aussi très influencés par la tradition allemande. Nous avons des chaires d’enseignement et non des départements. Nous tenons beaucoup à conserver le lien entre la recherche et la formation cher à Alexander von Humboldt. Nous n’enseignons pas comme à Harvard exclusivement des « cas », nous conservons également un enseignement théorique. La plupart de nos diplômés vont dans les cabinets de conseil, les start-up, les banques. Une grosse majorité poursuit ses études jusqu’au master, puis en doctorat.
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