« L’adoption de ce décret n’avait pas été précédé d’une concertation suffisante avec les agglomérations concernées et deux d’entre elles, Bordeaux et Nantes, ont indiqué postérieurement à l’adoption du texte ne pas souhaiter participer à cette expérimentation », écrit Matignon dans son communiqué. / Virginia Mayo / AP

Le gouvernement va suspendre l’autorisation de la publicité éphémère sur les trottoirs dans deux des trois grandes villes où elle était actuellement expérimentée, Bordeaux et Nantes, a annoncé Matignon, lundi 8 janvier.

Dans un communiqué, Edouard Philippe reconnaît un manque de concertation dans ces deux villes opposées à la mesure, autorisée par expérimentation à Bordeaux, Nantes et Lyon par un décret gouvernemental du 22 décembre.

« L’adoption de ce décret n’avait pas été précédée d’une concertation suffisante avec les agglomérations concernées et deux d’entre elles, Bordeaux et Nantes, ont indiqué postérieurement à l’adoption du texte ne pas souhaiter participer à cette expérimentation », écrit Matignon dans son communiqué.
« C’est pourquoi, soucieux d’une concertation systématique avec les collectivités territoriales (), le premier ministre a demandé aux ministres compétents de prendre un arrêté suspendant l’expérimentation dans ces deux agglomérations », poursuit Matignon.

Cet arrêté suspendant l’expérimentation dans les deux villes sera publié mardi au Journal officiel, précise le cabinet du premier ministre.

Procédé polémique

La mesure, prise dans le cadre d’une série d’expérimentations favorables aux entreprises, autorisait les agglomérations de Bordeaux, Lyon et Nantes, pour dix-huit mois, à tester les publicités éphémères sur les trottoirs, jusque-là interdites par les codes de la route et de l’environnement.

Ces publicités sont faites via un marquage biodégradable sous haute pression, qui s’estompe de lui-même sous quinze jours. Leur concepteur, la start-up lyonnaise Biodegr’AD, mettait même en avant son aspect écologique face aux panneaux publicitaires.

Mais le procédé fait polémique : à Bordeaux, la mairie a pris un arrêté les interdisant dans toute sa zone classée par l’Unesco. Même refus de « tout marquage au sol » à Nantes.

La métropole de Lyon, qui n’est pas concernée par la suspension, avait, elle, annoncé le lancement d’une concertation sur l’expérimentation de ces marquages publicitaires.