Lisa Inganni

C’est le moment de postuler pour les étudiants qui souhaitent partir en échange universitaire à la rentrée prochaine. Lisa Inganni raconte comment, lors de sa 2e année de droit à l’Université d’Avignon Pays du Vaucluse, elle s’y est prise pour partir l’année suivante à Montréal. Nous publierons la semaine prochaine la deuxième partie de son témoignage, racontant son séjour de huit mois au Québec.

« Après le bac, j’ai débuté une licence en langues, littératures et civilisations étrangères anglais (LLCE), avant de me réorienter en droit, car je regrettais le peu de place laissé à la réflexion, du moins en première année. Mais j’avais gardé en tête les encouragements des professeurs à partir à l’étranger, et l’idée m’est revenue durant ma deuxième année de droit, quand ma professeure de droit pénal, chargée des relations internationales, nous a incités à partir en échange universitaire, tout particulièrement durant la dernière année de licence.

J’ai alors commencé à regarder vaguement les accords de mon université pour choisir une destination. J’ai assez rapidement éliminé l’Union européenne, car mon université avait assez peu d’accords en droit dans les pays qui étaient susceptibles de m’intéresser. Toutefois, il faut savoir que le programme Erasmus présente de nombreux avantages qui méritent d’être approfondis : la liberté de circulation dans l’Union européenne permet d’éviter l’obtention d’un visa, la carte européenne d’assurance maladie est très utile, les banques sont plus souples avec les transactions dans la zone euro et il existe la bourse Erasmus.

 « Lister les cours qui nous intéressaient »

De mon côté, je souhaitais explorer l’Amérique du Nord : je me suis naturellement tournée vers les Etats-Unis, mais là encore il y avait trop peu d’accords, et le budget posait problème. J’ai alors ciblé mes recherches vers le Canada, et plus particulièrement le Québec : en effet, j’ai vite découvert que la Sécurité sociale française disposait d’un accord avec la RAMQ (régie de l’Assurance maladie du Québec), ce qui me permettait de ne pas avoir à contracter une assurance, obligatoire dans le reste du pays (et assez coûteuse). Le service des relations internationales (SRI) de mon université m’a alors orientée vers l’université de Montréal, avec laquelle l’université d’Avignon avait des accords. Et dans le même temps, j’ai convaincu mon petit ami, alors en troisième année de licence, de venir avec moi.

Nous avons dû constituer un contrat d’études, en répertoriant les matières que nous souhaitions étudier là-bas. Heureusement, l’université de Montréal disposait d’un très bon site Internet, avec des renseignements, des conseils, et la liste des cours ouverts aux étudiants étrangers facilement accessible. Comme je partais pour une troisième année de licence, je pouvais choisir les cours qui me plaisaient, mais c’était plus compliqué pour mon petit ami : en master, il lui était demandé de choisir des matières qui correspondaient au plus près à celles qu’il était censé étudier dans l’université d’attache.

« Il faut démontrer sa motivation »

C’est ma professeure chargée des relations internationales qui devait valider ce contrat. Celui-ci est assez souple, il est courant de devoir renouveler le choix de ses matières, même une fois arrivé sur place, car les listes de cours proposées peuvent changer. Ce contrat sert donc davantage à démontrer sa motivation et son implication dans le projet. C’est, avec les résultats, l’un des éléments pris en compte par l’université d’Avignon pour sélectionner les étudiants qui vont partir.

Nous avons appris que notre candidature était retenue à la mi-février, et avons commencé à constituer nos dossiers. Il fallait nos relevés de note des précédents semestres (avec des moyennes générales globalement au-dessus de 12/20), nos passeports (que nous avons fait faire pour l’occasion, en une semaine ou deux), la demande d’admission à remplir sur la plate-forme en ligne de l’université d’accueil, une copie du livret de famille, une lettre de motivation, une liste des cours suivis durant l’année de la demande d’admission, ainsi qu’une lettre de recommandation du directeur des études. Après avoir découvert que l’université de Montréal imposait à mon petit ami d’effectuer son premier semestre dans l’université d’attache, nous avons finalement dû repousser le départ, initialement prévu en septembre 2016, au mois de décembre suivant. Mais nous avions bouclé les dossiers à la fin de mars, et avons appris par des courriels, en juin, que nous étions admis pour les sessions d’hiver et d’été à l’université de Montréal, soit huit mois sur place !

Nous devions accomplir les formalités douanières, qui auraient été facultatives pour un séjour inférieur à six mois, demander un certificat d’acceptation du Québec (CAQ, d’une valeur de 75 euros environ, qui prend un mois car une fois la demande remplie en ligne, il faut envoyer les documents à Montréal), puis un permis d’études (100 euros, avec une demande entièrement dématérialisée, et une réponse obtenue en une semaine). Et le 17 décembre, nous avons quitté la France. »

  • Les trucs et astuces avant de partir

— Si la destination de départ ne permet pas d’avoir une bourse Erasmus (c’était mon cas), il existe la bourse du ministère, sur critères sociaux, ainsi que des bourses octroyées par certaines régions pour favoriser les échanges ou les stages à l’étranger.

— Il est indispensable de se renseigner auprès de différentes banques pour les offres à l’étranger. En dehors d’un an de séjour, il est inutile d’ouvrir un compte dans une banque canadienne.

— Les forfaits de téléphonie et d’Internet sont très chers : il est plus avantageux de prendre un logement incluant Internet (très fréquent) et d’utiliser les forfaits français valables à l’étranger, surtout pour un séjour de courte durée.

Le récit des huit mois de Lisa Inganni à l’université de Montréal sera publié la semaine du 15 janvier sur Le Monde Campus.