Aung San Suu Kyi lors d’une conférence de presse avec le ministre japonnais des Affaires étrangères, Taro Kono, le 12 janvier. / Hein Htet / AP

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a estimé vendredi 12 janvier au soir, à l’issue d’une rencontre avec le ministre japonais des Affaires étrangères, que la reconnaissance par l’armée birmane de son implication dans le massacre de dix Rohingya était un « pas positif ».

Mercredi, l’armée birmane avait pour la première fois, également reconnu l’existence, dans l’Etat de l’Arakan (nord), d’un charnier de membres de cette minorité musulmane victime d’exactions depuis des mois. L’armée avait toujours nié les accusations émises par des Rohingya.

Mais Mme Suu Kyi, dont le silence sur la question des Rohingya est largement critiqué à l’étranger, notamment par les défenseurs des droits de l’Homme, a tout de même voulu y voir un début positif. « C’est un nouveau pas fait par notre pays », a-t-elle déclaré vendredi soir.

« Etre responsables »

« Au bout du compte, le respect des lois dans un pays est de la responsabilité de ce pays. Ceci est une indication positive de ce que nous prenons les mesures pour être responsables », a-t-elle ajouté, selon le journal Global New Light of Myanmar.

Les musulmans Rohingya représentent la plus importante population apatride du monde depuis que la nationalité birmane leur a été retirée en 1982, sous le régime militaire. Près de 655 000 d’entre eux ont quitté la Birmanie pour se réfugier au Bangladesh depuis fin août, fuyant ce que les Nations unies considèrent comme une épuration ethnique menée par l’armée birmane.