Plus de 930 personnes ont été arrêtées lors des troubles sociaux en Tunisie, alimentés par le chômage, la corruption et des mesures d’austérité dans le budget 2018, a indiqué le ministère de l’intérieur lundi 15 janvier.

Le mouvement de contestation sociale a démarré début janvier par des manifestations sporadiques dans plusieurs villes avant de dégénérer en émeutes nocturnes le 8 janvier. Ce soir-là, un protestataire est mort dans des circonstances peu claires, à Tebourba, à l’ouest de Tunis. Depuis le 11 janvier, seules quelques protestations mineures ont lieu dans certains secteurs.

41 mineurs interpellés dimanche

« Au total, 937 personnes sont en détention préventive » pour des actes de violences, vol ou vandalisme, a précisé le porte-parole du ministère, Khlifa Chibani, à l’Agence France-Presse (AFP). Dimanche, 41 jeunes âgés de 13 à 19 ans ont été interpellés, a-t-il ajouté.

Le mouvement de contestation a été déclenché par l’adoption d’un budget 2018 qui a augmenté les impôts et créé des taxes réduisant un pouvoir d’achat déjà éprouvé par une importante inflation.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des incidents mineurs ont eu lieu dans la banlieue de Tunis, notamment dans les quartiers populaires de Daouar Hicher et Kram, où des jeunes ont incendié des pneus, selon des médias locaux.

Durant la semaine écoulée, 105 membres des forces de l’ordre ont été blessés dans des heurts lors desquels les protestataires, souvent très jeunes, ont jeté des pierres ou des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes, a poursuivi le porte-parole.

Attente des résultats de l’autopsie

Cependant, aucun bilan d’éventuelles victimes parmi les manifestants n’a pu être obtenu auprès des autorités qui n’ont toujours pas rendu publics les résultats de l’autopsie du corps du manifestant tué le 8 janvier. Le ministre de la santé avait pourtant assuré que les résultats seraient connus jeudi dernier « au plus tard ». Sa famille affirme qu’il a été tué percuté par une voiture de la police, et qu’il avait sur le corps des marques des pneus.

Une enquête sur sa mort a été ouverte au tribunal de Manouba, près de Tunis. Contacté par l’AFP, Sami Smadhi, porte-parole du tribunal, a dit ne pouvoir donner les résultats de l’autopsie tant que l’enquête était en cours.

Le mouvement de contestation a été déclenché par l’adoption d’un budget 2018 qui a augmenté les impôts et créé des taxes grignotant un pouvoir d’achat déjà éprouvé par une importante inflation.