Le président catalan destitué Carles Puigdemont a quitté la Belgique lundi 22 janvier au matin pour Copenhague, selon le quotidien espagnol El Pais et la télévision danoise. Destitué par Madrid, Carles Puigdemont est sous la menace d’un mandat d’arrêt européen s’il quitte la Belgique, où il a trouvé refuge. Lundi, le parquet espagnol a demandé la réactivation de ce mandat d’arrêt européen émis contre lui.

En Belgique, il n’est pas recherché par la justice espagnole, notamment pour éviter des divergences d’interprétation entre juges belges et espagnols sur la gravité des délits qui lui sont reprochés, dont la rébellion.

Le journal, qui publie une photo du chef de file séparatiste à l’aéroport de Bruxelles, précise que l’avion a décollé avant 8 heures pour le Danemark, où Carles Puigdemont doit participer à un colloque sur la Catalogne qui s’y tient dans l’après-midi.

Dimanche, le parquet espagnol avait prévenu qu’il « agira [it] immédiatement pour demander au juge d’instruction de la Cour suprême d’activer le mandat d’arrêt européen (…) afin de demander à l’autorité judiciaire danoise l’arrestation de l’inculpé » si M. Puigdemont se rendait au Danemark.

Ce déplacement a lieu dans un contexte pressant. Lundi, le président du Parlement catalan, l’indépendantiste Roger Torrent, doit décider quel candidat il propose aux élus pour diriger la région et s’il présente la candidature de Carles Puigdemont. Un débat s’en ensuivra, et un vote aura lieu à la fin du mois.

Investiture à distance ?

Ces négociations sur le choix du président de la Catalogne se tiennent à l’issue des élections du 21 décembre dans la région, où les indépendantistes ont retrouvé une majorité absolue en sièges au Parlement.

M. Puigdemont est le principal candidat, mais il entend être investi à distance, bien que les services juridiques aient jugé cette initiative illégale, et ce pour éviter d’être arrêté dès qu’il foulerait le sol espagnol. Le gouvernement espagnol a averti qu’il s’opposerait à ce que M. Puigdemont soit élu en étant absent de Barcelone.

Dans un entretien à la radio catalane Catalunya Radio, vendredi 19 janvier, le dirigeant indépendantiste a dit qu’il ne comptait toujours pas rentrer en Espagne. Il y a déclaré qu’en prison il ne pourrait « ni [s’adresser] aux gens, ni écrire, ni recevoir de visiteurs. La seule manière est de pouvoir continuer à le faire en liberté, en sécurité. Je ne peux pas agir comme président [régional] si je suis prisonnier ».