L’ancien député Dominique Tian, à l’Assemblée nationale, en décembre 2015. / KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Douze mois de prison avec sursis, une amende de 1,45 million d’euros et trois années d’inéligibilité : l’ex-député Les Républicains et premier adjoint au maire de Marseille, Dominique Tian, a été sévèrement condamné, vendredi 26 janvier, par le tribunal correctionnel de Paris pour « déclaration mensongère de patrimoine » et « blanchiment de fraude fiscale ».

« Les faits commis sont d’une particulière gravité », a souligné la présidente du tribunal, Bénédicte de Perthuis, en dénonçant « une violation de la loi et de l’égalité devant l’impôt » par « un élu de la République » dont le comportement se devait d’être « exemplaire ». Ces faits ne peuvent que « nourrir la méfiance des citoyens envers ceux qui les représentent », a-t-elle déploré.

Dominique Tian a déclaré vouloir faire « immédiatement appel » d’une décision qu’il estime « stupéfiante ». « La juge multiplie par cinq l’amende requise, c’est un déni de justice qui ne me laisse pas d’autre choix ! », a réagi l’élu, qui n’entend pas démissionner de ses fonctions. Pour M. Tian, l’affaire « est patrimoniale et familiale, et en aucun cas liée à l’exercice de [ses] mandats politiques ».

Une affaire qui touche aussi le maire

Très proche du maire Jean-Claude Gaudin (Les Républicains), qui lui a cédé, tour à tour, ses mandats de conseiller général, de maire du 4e secteur et de député, Dominique Tian, 58 ans, faisait partie des candidats potentiels à la succession de l’édile. En 2014, il a été propulsé premier adjoint à la suite de sa victoire surprise contre le candidat socialiste Patrick Mennucci dans le 1er secteur de Marseille. Favori pour conserver la 2e circonscription des Bouches-du-Rhône, en 2017, il a été battu par la jeune candidate de La République en marche, Claire Pitollat.

Grand amateur de voile, M. Tian est également l’un des promoteurs de la candidature de sa ville pour accueillir les épreuves nautiques des Jeux olympiques de Paris 2024. « Les conséquences politiques, franchement, je m’en fous un peu, a déclaré M. Tian au Monde. Je finirai ma carrière avec Jean-Claude Gaudin, mais je ne veux pas être victime d’un jugement totalement démentiel. »

Cette condamnation ajoute un nouvel épisode au début d’année compliqué du maire de Marseille. Contesté comme président de la métropole Aix-Marseille-Provence par la maire LR d’Aix-en-Provence, il a subi cette dernière semaine les attaques de son ex-premier adjoint, Renaud Muselier, désormais président de la région Sud-PACA, qui l’a qualifié de « mauvais maire ».

Sollicité vendredi, Jean-Claude Gaudin n’a réagi que sur son compte Twitter, évoquant une « condamnation extrêmement excessive, d’autant que [M. Tian] s’est mis en règle de lui-même avec l’administration fiscale ».