Au Burkina Faso, les syndicats et le gouvernement s’accordent pour « sauver l’année scolaire »
Au Burkina Faso, les syndicats et le gouvernement s’accordent pour « sauver l’année scolaire »
Le Monde.fr avec AFP
Depuis près de quatre mois, les enseignants observaient un mouvement marqué par la suspension des évaluations et des examens.
Le gouvernement burkinabé et les syndicats de l’éducation sont parvenus dans la nuit de samedi à dimanche à un accord pour « sauver l’année scolaire », paralysée depuis plusieurs mois par une grève des enseignants soutenus par les élèves.
Depuis près de quatre mois, les enseignants observaient un mouvement marqué par la suspension des évaluations, du traitement des dossiers, des examens et un sit-in hebdomadaire. « Nous avons obtenu que le budget de l’Etat alloué à l’éducation soit rehaussé (…) de façon progressive dans les années à venir », a déclaré à l’AFP Wendyam Zongo, le porte-parole de la coordination des syndicats de l’éducation nationale, regroupant une quinzaine d’organisations.
Le statut des agents de l’éducation et de l’enseignement supérieur sera « revalorisé » – une des principales revendications des grévistes –, « leurs conditions de vie et de travail connaîtront une évolution significative », a expliqué M. Zongo. L’Etat s’est engagé aussi à améliorer « les bourses d’études », à fournir davantage de place en internat pour les élèves, et à ouvrir les cantines scolaires neuf mois par an, au lieu de trois, a-t-il ajouté.
« Retrouver le chemin de l’école dans la sérénité »
« Nous sommes parvenus aujourd’hui à un accord au terme d’un long conflit social qui perturbait le fonctionnement de l’école burkinabée. Le gouvernement et le peuple burkinabé sont soulagés de voir le protocole d’accord que nous avons signé ce soir avec la coordination des syndicats de l’éducation », a déclaré le premier ministre Paul Kaba Thièba à l’issue des tractations qui ont duré jusque tard dans la nuit.
« Au nom de l’intérêt général, de l’enfant burkinabé, les deux parties se sont entendues pour que l’école burkinabée puisse être reprise dans les jours à venir », a confirmé M. Zongo. La radicalisation des syndicats de l’enseignement avait fait grandir le risque d’une année blanche pour les élèves.
« Nous ne sommes pas satisfaits à 100 %, mais les choses ont bougé et c’est cela qui nous permet de reprendre les cours », a précisé M. Zongo. « Dès lundi, les élèves vont retrouver le chemin de l’école dans la sérénité », s’est réjoui le premier ministre. « A partir de cet instant, les mots d’ordre de grève sont levés [et] nous allons rattraper le temps perdu », a assuré M. Zongo.