Holiday Inn de Clichy : les grévistes rejettent les premières propositions
Holiday Inn de Clichy : les grévistes rejettent les premières propositions
Le Monde.fr avec AFP
Après plus de trois mois de grève, l’hôtel a, pour la première fois, fait des propositions. Les syndicats dénoncent un accord conditionné par le départ d’une représentante syndicale.
Les grévistes de l’Holiday Inn de Clichy (Hauts-de-Seine), salariés du prestataire de nettoyage Héméra, ont rejeté « en l’état actuel » les premières propositions formulées par l’hôtel après plus de trois mois de grève et notamment un « ultimatum » visant une représentante syndicale, a-t-on appris, mercredi 31 janvier, de sources syndicales.
Des discussions, les premières depuis le déclenchement du mouvement le 19 octobre 2017 pour s’opposer à la mutation d’une gouvernante, se sont tenues mardi à l’invitation de la direction de l’établissement qui, jusqu’à présent, ne s’était jamais impliqué dans le conflit. Elles intervenaient à la veille d’une table ronde organisée mercredi après-midi par la préfecture des Hauts-de-Seine pour tenter de trouver une issue au conflit.
« En l’état actuel, les grévistes refusent » le protocole d’accord proposé par la direction de l’hôtel Holiday Inn et « appellent à un soutien massif » dans l’après-midi devant la préfecture de Nanterre, a fait savoir la CNT-SO, l’un des deux syndicats qui les épaulent, dans un communiqué.
« Exigences scandaleuses »
Si « certaines propositions visent à améliorer les conditions de travail des salariés de la sous-traitance », elles « restent très amplement en deçà des demandes des grévistes », précise le syndicat, qui note aussi le « refus [de l’hôtel] de changer de prestataire de service ».
La CNT-SO souligne également que « la direction conditionne la signature du protocole au fait que » la représentante syndicale CNT-SO Mirabelle Nsang « quitte l’hôtel », « lui faisant ainsi payer son engagement syndical ». « Cette exigence scandaleuse est inacceptable ! », insiste le syndicat.
« On ne peut pas conditionner un accord collectif au départ » d’un gréviste, a renchéri Claude Lévy, du syndicat CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques), en fustigeant cet « ultimatum », malgré des « avancées ».
Mardi, la CNT-SO avait précisé que l’hôtel proposait « l’internalisation » de neuf des douze grévistes, à l’exclusion des deux salariées, dont la mutation a mis le feu aux poudres, et de la représentante syndicale. Le mandat des grévistes « est clair. C’est l’internalisation de tout le monde ou de personne », a rappelé M. Lévy.
Le mouvement rassemble une douzaine des 42 salariés de la société Héméra employés dans cet hôtel Holiday Inn – femmes de chambre, gouvernantes, équipiers et plongeurs.