La fermeture d’une mosquée salafiste marseillaise confirmée par le Conseil d’Etat
La fermeture d’une mosquée salafiste marseillaise confirmée par le Conseil d’Etat
Le Monde.fr avec AFP
La plus haute autorité administrative vient de confirmer la fermeture pour six mois de la mosquée As-Sounna, validant un arrêté pris par la préfecture.
La mosquée As-Sounna en décembre 2017. / BORIS HORVAT / AFP
Le Conseil d’Etat a confirmé par un arrêté, mercredi 31 janvier, la fermeture administrative pour six mois d’une importante mosquée du 3e arrondissement marseillais, la mosquée As-Sounna, qu’avait ordonnée le préfet de police des Bouches-du-Rhône.
« La mosquée prône un islamisme radical dont l’influence s’étend à l’ensemble de la vie locale, en particulier aux plus jeunes », a argué le Conseil d’Etat, rejetant le recours de l’association de la mosquée contre cette fermeture. « Au moins cinq fidèles sont partis rejoindre la zone irako-syrienne pour faire le djihad », dit-il.
La mosquée As-Sounna, implantée dans le 3e arrondissement de la cité phocéenne et dirigée par l’imam algérien El Hadi Doudi, arrivé en France en 1981, « a diffusé, à travers les prêches de son imam, également président de l’association, dont certains sont publiés sur son site Internet, des appels à la haine et à la violence contre les chrétiens, les juifs, les chiites et les personnes adultères, en des termes particulièrement explicites », ajoute le Conseil d’Etat.
Foyer très actif de diffusion de l’islam radical
Saisi en référé par l’association gérant la mosquée, le tribunal administratif de Marseille avait considéré que la mosquée constituait « un foyer très actif de diffusion de l’islam radical ».
Le directeur de cabinet du préfet de police, Christophe Reynaud, avait cité, lors de l’audience, une note de mars 2017 des services de renseignement décrivant des prêches véhiculant « un islam revendicatif souhaitant la destruction des mécréants ».
Plusieurs fidèles de la mosquée se sont réclamés ces dernières années d’Al-Qaida ou ont rejoint l’Irak et la Syrie, et des « messages de haine et de discrimination » qui y sont tenus sont relayés dans le quartier, le plus pauvre de France, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, et dans ses établissements scolaires, avait souligné la préfecture.
Il s’agit d’une des premières mises en application de la loi sur la sécurité intérieure, adoptée en octobre 2017, fortement inspirée de la loi sur l’état d’urgence. Cinq mosquées ont été fermées en application de ce texte depuis.