Ce qu'il faut savoir du génocide des Arméniens
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C’était une de ses promesses de campagne. Lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), mardi 30 janvier, le président de la République, Emmanuel Macron, s’est engagé à faire inscrire au calendrier une « journée pour la commémoration du génocide » arménien.

Le chef de l’Etat, qui se rendra en octobre en Arménie lors du sommet de la francophonie à Erevan, était l’invité d’honneur de ce rendez-vous, animé par André Manoukian et réunissant 500 personnes de la communauté arménienne dans un hôtel parisien.

Etaient également présents la maire de Paris Anne Hidalgo, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, des élus français d’origine arménienne comme Patrick Devedjian ou le maire de Lyon Georges Képénékian, le député turc d’origine arménienne Garo Paylan (HDO, prokurde) ainsi que des responsables de la communauté juive.

« Le combat pour la justice et la reconnaissance est notre combat. Nous le menons par la mémoire en soutenant l’inscription au calendrier républicain d’une journée pour la commémoration du génocide », a ainsi fait valoir M. Macron.

Politique de dialogue avec la Turquie

Les coprésidents du CCAF, Ara Toranian et Mourad Papazian, ont demandé au locataire de l’Elysée de condamner la Turquie qui, ont-ils accusé, menace les minorités. Ils l’ont aussi prié de se rendre au Haut-Karabakh, région peuplée en majorité d’Arméniens que se disputent l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Le chef de l’Etat leur a opposé un net refus, défendant sa politique de dialogue avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qu’il a reçu début janvier.

« Beaucoup doutent du bien-fondé du dialogue avec la Turquie. Mais j’estime que cela condamnerait le message de la France à n’être qu’une injonction dans le vide. »

D’autant que, sur le terrorisme ou encore la crise migratoire, « nous avons besoin d’alliés, y compris ceux qui ne partagent pas nos valeurs », a souligné M. Macron.

La France « soutient les voix courageuses qui s’élèvent », a-t-il argué, « condamner pour ne pas avoir à discuter, c’est les laisser seules ou obligées de quitter le pays ». Il a ensuite chaleureusement salué Garo Paylan qu’il a promis de soutenir « pour que sa voix puise porter et l’emporter ».

« J’assume ce déséquilibre, ce choix plus difficultueux (…) moins glorieux que de grandes déclarations mais plus utile. »

« Et je vais à nouveau vous décevoir mais je ne vous accompagnerai pas au Karabakh », a-t-il continué, car « je perdrai ce que la France a d’utile dans ce conflit, celle d’être un médiateur et d’être entendu par les deux parties ». « J’espère venir avec vous le jour où nous aurons réglé tout cela », a-t-il néanmoins conclu, sous les applaudissements.