« Monkeygate » : Volkswagen a voulu dissimuler des résultats « trop dévastateurs »
« Monkeygate » : Volkswagen a voulu dissimuler des résultats « trop dévastateurs »
Les résultats des tests menés sur des singes en 2015 montraient que les émissions des véhicules diesel récents étaient « plus nocives » que celles des anciens, affirme mercredi le quotidien « Bild ».
Volkswagen a cherché à dissimuler les résultats des tests mesurant sur des singes les conséquences des émissions du diesel, car ils montraient que celles des véhicules récents étaient « plus nocives » que celles des anciens, affirme mercredi 31 janvier le quotidien Bild.
Les résultats de ces expérimentations « ne devaient jamais sortir », car ils étaient « trop dévastateurs », affirme le quotidien allemand, qui publie des documents internes du laboratoire américain les ayant menés.
« Nous avons adressé ce rapport final il y a plusieurs mois et [les responsables de Volkswagen] l’ont contesté parce qu’il ne correspondait pas à leurs attentes », écrivait ainsi en août 2016 Jacob McDonald, dont le laboratoire avait été mandaté par le Groupe européen de recherche sur l’environnement et la santé dans le secteur du transport (EUGT), organisme de recherche financé par Volkswagen, ses concurrents Daimler et BMW et l’équipementier Bosch.
Mauvais résultats
Ces tests, initialement révélés par le journal américain New York Times, ont eu lieu en 2015. Les animaux étaient enfermés dans des cages de verre où ils inhalaient quatre heures durant les gaz d’échappements d’une Beetle, successeure de la Coccinelle et modèle phare de Volkswagen, et d’un pick-up Ford plus ancien.
Les essais devaient démontrer l’innocuité des nouveaux moteurs diesel, mais ont au contraire mis en évidence que les animaux ayant inhalé les émanations d’un diesel supposé plus propre « présentaient plus de signes inflammatoires que ceux qui ont respiré l’ancien », a rapporté un expert à Bild.
Dans un courriel, Jacob McDonald proposait de ne pas évoquer dans le rapport final les mauvais résultats obtenus par les moteurs récents et d’insister sur l’absence de danger de « l’ancienne technologie ». Le rapport avait été adressé en juin 2017 à l’EUGT, en liquidation depuis le scandale du « dieselgate » en 2015, et qui ne l’a jamais publié,explique Bild.
Le numéro un mondial de l’automobile Volkswagen avait réagi au scandale en suspendant mardi de ses fonctions son lobbyiste en chef Thomas Steg pour son rôle dans l’organisation des tests. Mercredi, son concurrent Daimler a lui aussi suspendu son représentant au sein du directoire de l’EUGT, et a annoncé mener une enquête interne sur les tests. Selon le quotidien Handelsblatt, il s’agit d’Udo Hartmann, responsable de la protection de l’environnement pour le constructeur.