Audiovisuel public : la députée Frédérique Dumas plaide pour une refondation concertée
Audiovisuel public : la députée Frédérique Dumas plaide pour une refondation concertée
LE MONDE ECONOMIE
L’élue La République en marche coordonne un groupe de travail chargé de formuler des propositions d’ici à fin mars. Sa philosophie : prendre le temps et faire primer la question de la finalité sur celle des moyens.
La députée La République en marche (LRM), Frédérique Dumas, à l’Assemblée nationale, à Paris, en novembre 2017. / JACQUES DEMARTHON / AFP
Il faut répondre à l’appel du président », explique Frédérique Dumas, la coordinatrice du groupe de travail sur l’audiovisuel public formé par les députés de la majorité le 25 janvier. Mi-décembre, sur France 2, Emmanuel Macron avait souhaité associer les parlementaires au « grand travail de réflexion qu’on doit faire en 2018 » sur l’audiovisuel public. La philosophie prônée par Mme Dumas pour ce groupe ? « La question des moyens ne peut précéder celle de la finalité. »
Avec sa quinzaine de collègues, l’élue La République en marche (LRM) des Hauts-de-Seine et vice-présidente de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale formulera des propositions d’ici à fin mars.
Elle travaillera notamment aux côtés du président de ladite commission, Bruno Studer (LRM), mais aussi de Céline Calvez (LRM), Gabriel Attal (LRM) ou encore Aurore Bergé (LRM)… Productrice et femme politique, Frédérique Dumas a été directrice générale d’Orange Studio et secrétaire nationale du Nouveau Centre, chargée des nouveaux médias.
« Nous allons travailler en bonne intelligence avec les autres acteurs de la réflexion », assure Mme Dumas, dont le groupe rencontrera la ministre de la culture, Françoise Nyssen, le 7 février. « Cela n’empêche pas de garder notre liberté de proposition, le cas échéant », précise la députée.
« Sur le fond, il faut réaffirmer le rôle fondamental du service public audiovisuel, avance la coordinatrice. Mais il faut adapter le secteur pour qu’il soit plus attractif et lisible. » « Sur la méthode, il faut redonner du sens et du temps, comme l’a souhaité le président. Il faut fixer d’abord le rôle et les missions de l’audiovisuel public et définir ensuite les moyens pertinents, dont font partie la gouvernance et le financement », précise-t-elle.
« Ne pas être otage de l’actualité »
Le ton tranche avec les polémiques de l’automne à propos des coupes budgétaires imposées au secteur ou des fuites suggérant une possible fusion entre France Télévisions et Radio France.
« Prendre le temps » exclut aussi a priori l’idée, avancée par certains, de faire dès le printemps une « petite » loi afin d’ôter au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) le pouvoir de nommer des dirigeants pour le confier aux conseils d’administration.
A ce sujet, la révocation de Mathieu Gallet « ne modifie pas le timing de la réforme », estime Mme Dumas, qui exhorte à « ne pas être otage de l’actualité ».« C’est important de mettre les moyens au service d’une finalité. Or, la gouvernance, qu’il s’agisse de nominations ou de pilotage, est un moyen. »
Quant aux « moyens » budgétaires, Frédérique Dumas, rapporteuse pour avis sur le projet de loi de finances pour 2018, s’est déjà prononcée en faveur d’une réforme de la redevance qui serait « universelle » et non liée à la détention d’un téléviseur ou d’un terminal connecté.
L’élue préconisait de s’inspirer des modèles allemand et finlandais. « Une telle réforme rendrait la consultation des citoyens d’autant plus nécessaire, car la redevance est une taxe affectée : elle repose donc sur un consentement tacite, juge-t-elle. Il faut que la refondation du service public soit partagée par tous. »