Le marché des tablettes poursuit son déclin
Le marché des tablettes poursuit son déclin
LE MONDE ECONOMIE
Le secteur a connu une baisse des ventes pour le treizième trimestre d’affilée, selon un rapport du cabinet IDC.
En 2017, il ne s’est écoulé que 163,5 millions d’unités dans le monde, un chiffre en retrait de 6,5 % par rapport à l’année précédente. / Nicolas Six
Pour le 13e trimestre de suite, les livraisons de tablette dans le monde ont enregistré un recul. Selon un rapport du cabinet IDC publié lundi 5 février, il ne s’est écoulé, au cours de l’année 2017, que 163,5 millions d’unités dans le monde, un chiffre en retrait de 6,5 % par rapport à l’année précédente.
L’étude d’IDC porte non seulement sur les tablettes classiques, mais aussi sur les produits hybrides, à mi-chemin entre la tablette et l’ordinateur portable, équipés d’un clavier amovible. Ces deux sous-catégories connaissent des évolutions différentes. Si la seconde a enregistré une progression de 1,6 % l’année passée, la seconde a perdu 7,6 %. Elle constitue cependant encore l’essentiel du marché (87 %).
IDC explique notamment cet affaissement par le faible taux de renouvellement de ce type d’équipement. En outre, souligne Thomas Husson, du cabinet Forrester, « ce marché est pris en tenaille entre des smartphones toujours plus grands et des PC deux en un [dotés d’écrans tactiles] qui offrent plus de fonctionnalités, notamment en matière de productivité ». Selon les études de Forrester, l’utilisation des tablettes est aujourd’hui cantonnée à un nombre limité d’usages : regarder un film, lire un article ou un livre, jouer à un jeu…
Malgré cette tendance baissière, quelques acteurs réussissent à tirer leur épingle du jeu, à commencer par Apple, qui conforte sa place de leader avec près de 27 % de parts de marché et des livraisons qui ont crû de 3 % en 2017. Au cours de l’année passée, le géant à la pomme a continué de renouveler sa gamme de tablettes. Il a d’abord présenté une nouvelle mouture de son modèle de base, dont la principale nouveauté était son prix cassé, à 329 dollars (409 euros en France) contre 499 dollars pour son prédécesseur.
Apple plafonne, Amazon s’envole
En septembre, il a ensuite présenté une version améliorée de son iPad pro – qui peut-être utilisé avec un clavier et un stylet –, dont l’ambition est de conquérir les entreprises, mais aussi, en particulier aux Etats-Unis, le public étudiant. Ce remaniement de la gamme a permis à Apple d’enrayer la chute des ventes, continue pendant plus de deux ans. En 2016, les revenus liés aux ventes d’iPad sont ainsi repartis à la hausse (+ 6 %).
Si les livraisons d’Apple ne semblent pas loin de plafonner, celles d’Amazon, elles, s’envolent. Sur l’année, le groupe de Jeff Bezos a vu la production de ses tablettes grimper de 38 %, ce qui en fait désormais le troisième acteur le plus important du secteur derrière Apple et Samsung. Mais le géant de l’e-commerce s’inscrit clairement dans une stratégie low-cost.
Le haut de gamme d’Amazon s’affiche à un tarif de seulement 150 dollars, quand les modèles plus anciens sont vendus à moins de 40 dollars. Et c’est compter sans les promotions que la compagnie américaine n’hésite pas à consentir en fin d’année. Résultat : au quatrième trimestre, Amazon est devenu pour la première fois le deuxième pourvoyeur de tablettes, avec 7,7 millions d’unités (+ 50,3 %), contre 7 millions d’unités pour Samsung.
Ces succès isolés – auxquels on peut ajouter celui du chinois Huawei, dont les ventes de tablette ont continué à progresser en 2017 et dont la part de marché dépasse désormais les 10 % – ont conduit à une concentration de plus en plus forte du secteur, avec cinq constructeurs contrôlant les deux tiers du marché. « Pour les autres, ça devient de plus en plus dur de se maintenir », conclut Thomas Husson.