« Le Voyage de Ricky » : le petit moineau qui se croyait cicogne
« Le Voyage de Ricky » : le petit moineau qui se croyait cicogne
Par Isabelle Regnier
Malgré la relative banalité de son graphisme, le film d’animation de Toby Genkel et Reza Memari est porté par un vent de folie poétique.
Alors que ses parents viennent de se faire dévorer par un ours, un moineau sort de sa coquille sous les yeux émus d’une cigogne qu’il prend immédiatement pour sa maman. C’est Ricky. La grande échassière qui n’a pas le cœur à l’abandonner le ramène dans son nid où l’attendent son compagnon, le grand chef du clan des cigognes, et leur enfant. Elevé comme une cigogne, Ricky est persuadé d’en être une. Aussi lorsqu’il découvre, à l’arrivée de l’automne, que sa tribu a levé le camp pour l’Afrique sans l’attendre, il n’a qu’une idée en tête : la rejoindre. Son voyage commence là.
Avec son désir fou comme simple viatique, l’ oisillon se lance à la découverte du monde où il va subir quelques déconvenues, se faire quelques amis aussi, pour finalement apprendre à se connaître lui-même et être en mesure d’aider les autres.
Relative âpreté
La trame est classique mais la valeur du film tient à la complexité, voire la relative âpreté avec laquelle il aborde les situations, les émotions, les caractères des personnages, y compris les plus secondaires, et plus encore au parfum brindezingue qui se diffuse dans ses ramifications.
Entre les conversations échevelées de la chouette pygmée avec son ami imaginaire et les pigeons voyageurs sédentarisés depuis qu’ils captent Internet sur les lignes à haute tension, un vent de folie poétique virevolte du début à la fin, qui fait facilement oublier la relative banalité du graphisme.
LE VOYAGE DE RICKY | bande annonce
Durée : 01:49
Film d’animation belge, allemand, luxembourgeois et norvégien de Toby Genkel et Reza Memari (1 h 24). Sur le Web : paradisfilms.com/project/ricky