Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré, samedi 10 février, qu’un hélicoptère militaire turc avait été abattu lors d’une offensive contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie.

« Un de nos hélicoptères a été abattu il y a peu », a déclaré M. Erdogan lors d’un discours télévisé à Istanbul. Il n’a pas précisé qui avait abattu l’appareil, mais il a insisté sur le fait que les auteurs des tirs allaient en « payer le prix ».

Versions divergentes

Les versions divergent toutefois au sommet de l’Etat turc. Le premier ministre, Binali Yildirim, a fait savoir peu après l’intervention de M. Erdogan que deux militaires turcs avaient été tués dans la chute de l’hélicoptère, mais il n’a pas été aussi catégorique que le président quant aux circonstances. M. Yildrim s’est contenté de dire que l’appareil s’était écrasé. « Nous ne disposons pas d’éléments démontrant que cela résulte d’une intervention extérieure », a-t-il dit à la télévision.

De même, les militaires turcs ont annoncé dans un communiqué qu’un hélicoptère s’était écrasé à 13 heures (11 heures, heure de Paris), tuant deux des leurs, mais n’ont pas fourni d’explications, indiquant seulement qu’une enquête technique avait débuté.

Le lieu où l’appareil est tombé n’est pas non plus clairement établi. L’agence de presse Anatolie a dit que l’hélicoptère avait été abattu dans la région frontalière de Hatay, dans le sud de la Turquie. Un porte-parole des Forces démocratiques syriennes, soutenues par les Etats-Unis, Mustefa Bali, a écrit sur Twitter que l’appareil aurait été abattu dans le secteur de Rajo, dans la région d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, proche de la frontière avec la Turquie.

Lutte contre les forces kurdes

Le 20 janvier, la Turquie et ses alliés au sein des rebelles syriens ont lancé l’opération « Rameau d’olivier » contre les Unités de protection du peuple (YPG), une force paramilitaire kurde, alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI).

Ankara considère les YPG comme une émanation « terroriste » du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection armée depuis trois décennies contre le pouvoir central turc.

Syrie : pourquoi la Turquie bombarde l’enclave kurde d’Afrin
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