Si la France « a des preuves avérées que des armes chimiques proscrites sont utilisées contre les civils » en Syrie par le régime, « nous frapperons », a réaffirmé, mardi 13 février, Emmanuel Macron devant l’Association de la presse présidentielle.

« Nous frapperons l’endroit d’où ces envois sont faits ou là où ils sont organisés. La ligne rouge sera respectée », a dit le président de la République. « Mais, aujourd’hui, nous n’avons pas de manière établie par nos services la preuve que des armes chimiques proscrites par les traités ont été utilisées contre les populations civiles », a-t-il ajouté. « Dès que la preuve sera établie, je ferai ce que j’ai dit », a-t-il prévenu tout en martelant que « la priorité, c’est la lutte contre les terroristes, les djihadistes ».

S’agissant du régime syrien, « on saura caractériser les choses avant la fin du conflit. Peut-être qu’on saura davantage après la fin du conflit », mais « ça relèvera de la justice internationale », pas des frappes.

Le président a également plaidé pour une réunion internationale sur la Syrie, si possible « dans la région. J’ai fait plusieurs propositions », a-t-il dit sans autre précision. « Je ne suis pas obsédé par faire une réunion sur la Syrie à Paris », a-t-il ajouté.

Les bombardements présumés au chlore continuent

Malgré la menace de « riposte » militaire « immédiate », brandie par Paris et Washington, et l’engagement pris par Damas de détruire l’ensemble de ses stocks et capacités chimiques, des bombardements présumés au chlore continuent d’être menés et de toucher la population civile.

Selon des secouristes et des médecins syriens, une dizaine de personnes ont ainsi été atteintes de troubles respiratoires après des attaques à l’arme chimique menées début février par les forces progouvernementales syriennes dans la province d’Idlib (nord-ouest).

La seule riposte militaire à ce jour remonte au mois d’avril 2017. Après la mort de 87 personnes à Khan Cheikhoune dans une attaque chimique imputée au régime syrien, l’armée américaine avait bombardé, sur ordre de Donald Trump, la base aérienne syrienne de Chayrat, une première depuis le début du conflit.

Pointé du doigt, le gouvernement syrien a nié à de nombreuses reprises avoir recours à des armes chimiques et a dénoncé des accusations « montées » de toutes pièces par les pays occidentaux.