Des manifestants contre la libre circulation des armes à Fort Lauderdale en Floride, le 17 février. / RHONA WISE / AFP

Est-ce le drame de trop aux Etats-Unis ? Quelques jours après la tuerie survenue mercredi 14 février, au cours de laquelle Nikolas Cruz a tué 17 personnes dans son ancien lycée de Parkland, en Floride, la colère monte, notamment chez les jeunes, contre l’accès facile aux armes à feu dans le pays. « Croyez-moi, nous allons être le changement », a notamment affirmé l’un des survivants, Alex Wind, à la BBC ce week-end.

  • Manifestations

Après un premier rassemblement samedi, des élèves du lycée où s’est déroulé le drame ont annoncé qu’ils appelaient à une grande manifestation, le 24 mars, à Washington et dans d’autres grandes villes du pays pour réclamer un contrôle plus strict sur les armes à feu. Intitulé « Marche pour nos vies », ce rassemblement vise à « demander qu’une proposition de loi complète et efficace soit immédiatement présentée au Congrès » pour régler « les problèmes de violence par les armes qui se sont généralisés dans notre pays », selon le site Internet dédié à la manifestation.

Une autre marche vers le siège du Parlement de Floride aura lieu dès mercredi. Par cette action, les manifestants souhaitent interpeller les législateurs de l’Etat pour qu’ils révisent les lois sur la santé mentale et les armes à feu afin de rendre plus difficile l’achat d’armes pour les personnes qui ont des antécédents psychiatriques.

  • Contre la NRA

L’auteur de la fusillade de la semaine dernière, Nicolas Cruz, avait obtenu l’autorisation d’acheter son arme malgré des signalements pour comportement violent. De nombreuses voix se sont élevées depuis le massacre pour dénoncer les liens entre le monde politique et la NRA qui empêcherait un renforcement de la législation au Congrès.

« Ce n’est pas contre le Parti républicain ou contre les démocrates », a assuré sur la chaîne ABC Cameron Kasky, un élève de première du lycée endeuillé. « Chaque homme politique des deux bords qui reçoit de l’argent de la NRA est responsable de ce type d’événement », a-t-il affirmé, dénonçant la NRA qui « défend et fait la promotion de cette culture des armes ».

Ce week-end, une élève de terminale du lycée endeuillé, Emma Gonzalez a prononcé un discours poignant en hommage aux victimes en s’en prenant notamment au président Donald Trump.

« Si le président vient me dire en face que c’était une terrible tragédie et qu’on ne peut rien y faire, (…) je lui demanderai combien il a touché de la National Rifle Association Mais vous savez quoi ? Peu importe, parce que je le sais déjà : 30 millions de dollars ! »

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  • Pétition, campagne en ligne

La campagne Never Again (Plus jamais ça) à l’initiative d’Alex Wind veut lutter contre « les législateurs de Floride qui choisissent l’argent de la NRA (la puissante National Riffle Association) plutôt que notre sécurité ».

De leur côté, des élèves de l’école de Kalamazoo dans le Michigan ont lancé une pétition intitulée « Les étudiants luttent contre les armes, car les adultes ne le feront pas » et qui a recueilli plus de 60 000 signatures. « Nous demandons simplement combien de fusillades il faudra, combien d’enfants innocents doivent mourir, jusqu’à ce que les adultes décident que nous, en tant qu’enfants de cette nation, sommes plus importants que les armes de notre nation », lancent-ils.

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Trump veut « améliorer » la législation

Face à cette protestation qui prend de l’ampleur, et critiqué pour avoir évité de prononcer les mots « armes à feu » dans son allocution après le drame, M. Trump serait désormais favorable à un renforcement du contrôle des antécédents criminels lors de l’achat d’une arme, a annoncé, lundi, la Maison Blanche.

« Le président a parlé, vendredi, avec le sénateur [républicain John] Cornyn au sujet du projet de loi bipartisan que le sénateur [démocrate Chris] Murphy et lui ont présenté pour améliorer la législation fédérale » sur ce contrôle, a fait savoir la porte-parole de l’exécutif Sarah Sanders dans un communiqué.