La sélection musicale du « Monde »
La sélection musicale du « Monde »
Chaque lundi, le service culture du « Monde » propose aux lecteurs de « La Matinale » un choix de concerts, des festivals ou de clips.
LES CHOIX DE LA MATINALE
Le grand retour de Ben Harper accompagné par le légendaire harmoniciste Charlie Musselwhite, une sensation rock canadienne nommée « Alvvays », du classique et la programmation du Printemps de Bourges pour ceux qui veulent déjà réserver leurs places. Voici notre sélection musicale hebdomadaire.
UNE VIDÉO : « No Mercy in This Land », par Ben Harper et Charlie Musselwhite
Ben Harper & Charlie Musselwhite - "No Mercy In This Land" (Live at Machine Shop)
Durée : 03:39
Même au début de sa (longue) carrière, débutée en 1992, le guitariste californien Ben Harper ressemblait à un vieux bluesman, assis sur une chaise, sa célèbre Weissenborn électrifiée posée sur ses genoux. La musique de cet auteur, compositeur et chanteur métisse américain, s’est toujours spirituellement ancrée aux croisements du blues, du rock et du gospel. Ce ne fut donc pas une surprise lorsqu’il collabora en 2012 avec la légende harmoniciste Charlie Musselwhite (74 ans, une trentaine d’albums solo à son actif), pour un premier album, Get Up sorti sur Stax Records, et récompensé deux ans plus tard du Grammy du meilleur album de blues.
Les deux musiciens se sont rencontrés en 1998 par l’entremise de feu John Lee Hooker. Cela crée forcément des liens. Leur seconde collaboration studios, intitulée No Mercy in This Land, paraîtra le 30 mars sur le label américain [ANTI]. Du très bel ouvrage enregistré dans les règles de l’art et qui respire les effluves du blues du Mississippi, comme le fait entendre ce premier extrait de session en concert, diffusé sur YouTube. Le public ne s’y trompe pas, puisque les trois concerts parisiens des 17, 18 et 20 avril à la Cigale affichent d’ores et déjà complet. Franck Colombani
CONCERTS :
- Gustav Mahler et Jörg Widmann à la Philharmonie de Paris, les 21 et 22 février
Jörg Widmann. / DR
Il porte l’alto à son oreille, lâche un pizzicato de la main gauche, et fait une grimace dégoûtée : l’instrument est complètement désaccordé. Antoine Tamestit, l’un des altistes français les plus demandés, n’est pas précisément un joyeux luron ou un comique (on est sérieux quand on joue l’un des douze altos de Stradivarius, « Mahler » de 1672) mais il a créé le 28 octobre 2015 le Concerto pour alto que Jörg Widmann a écrit pour lui, et qu’il reprend le 21 et 22 février à la Philharmonie de Paris après avoir rencontré le public à 19 heures pour évoquer le sujet. L’Orchestre de Paris était alors sous la direction de Paavo Järvi, cette fois, ce sera sous la battue de Daniel Harding. Un « concerto » singulier qui, dit-il, tient du « Bollywood » musical en ce qu’il demande à l’interprète d’être aussi comédien, danseur, voire chef d’orchestre – dans tous les cas musicien à 100 %. Suivra la visionnaire Neuvième symphonique de Mahler, œuvre testamentaire inachevée, d’une vitalité douloureuse, hymne ultime à la vie entre déploration, révolte et éternité. Marie-Aude Roux
Concerto pour alto de Jörg Widmann. Symphonie n° 9 de Mahler. Avec Antoine Tamestit (alto), Orchestre de Paris, Daniel Harding (direction). Philharmonie de Paris, Grande Salle Pierre-Boulez, 221, avenue Jean-Jaurès, Paris 19e. Les 21 et 22 février, à 20 h 30. Tél. : 01-44-84-44-84. De 10 € à 50 €.
- Alvvays au Trabendo à Paris, le 26 février
Alvvays - In Undertow [Official Video]
Durée : 03:32
Il y avait l’hymne rock Antisocial de Trust, il faut compter désormais sur Antisocialites, titre du second album de la sensation canadienne Alvvays. Il n’est guère question ici de rébellion sur fond de hard rock, mais d’indie pop à l’esthétique intrinsèquement romantique. Cette formation originaire de Toronto, emmenée par la voix douce et timide de la chanteuse Molly Rankin, possède un talent rare pour trousser des refrains ultrasensibles, dans la tradition des orfèvres écossais de Camera Obscura et Belle & Sebastian, mais mâtinés d’une verve indie rock emprunté à leurs compatriotes Arcade Fire. Leur second album paru en septembre 2017, Antisocialites (Transgressive Records/PIAS) a fait grimper leur côte de popularité, grâce à des critiques élogieuses outre-atlantique reçues chez Pitchfork et Rolling Stone. Après un concert complet au Point Ephémère il y a quelques mois, le quintette canadien est de retour dans la capitale, dans une plus grande salle, le Trabendo. En première partie, le quintet pop écossais Spinning Coin devrait également raviver l’esprit pop « made in Glasgow ». F. C.
Le Trabendo, 221 avenue Jean-Jaures, Paris 19e. Lundi 26 février, à 19 heures. 17, 80 €. Evenement Facebook.
- Andy Emler et Dave Liebman à l’Auditorium de Radio-France, le 21 février
Le claviériste et compositeur Andy Emler. / SYLVAIN GRIPOIX
Dans la présentation de la création de Commutations 2, le pianiste et compositeur Andy Emler explique que le concert, prévu à l’Auditorium de Radio France, mercredi 21 février sera pour lui « l’occasion rêvée de poursuivre le dialogue avec l’immense Dave Liebman, le plus européen des solistes américains, sur l’instrument également hors normes qu’est le grand orgue de Radio France, conçu par le maître facteur Gerhard Grenzing. » L’instrument a, de fait, de quoi impressionner, avec ses 12 mètres de haut, ses consoles de 4 claviers de 61 notes et pédalier de 32 marches. Avec Emler qui sera donc à l’orgue, l’Américain Dave Liebman, à jamais marqué par l’influence de John Coltrane, jouera des saxophones soprano et ténor, mais aussi de la batterie indique l’annonce du concert. La musique, une surprise « entre écrit et improvisé » à découvrir donc dans l’instant du concert. Sylvain Siclier
Maison de la radio, auditorium de Radio France, entrée porte Seine, 116 avenue du Président-Kennedy, Paris 16e. Mo Passy, Ranelagh. Mercredi 21 février, à 20 heures (se présenter 45 mn avant). 15 €.
À RÉSERVER : le festival Le Printemps de Bourges-Crédit mutuel, du 24 au 29 avril
Affiche du festival Le Printemps de Bourges. / DR
Prévu du mardi 24 avril au dimanche 29 avril, le festival Le Printemps de Bourges-Crédit mutuel, a annoncé sa programmation. En ce qui concerne les vedettes susceptibles de remplir le grand chapiteau, sont attendus Véronique Sanson, Catherine Ringer, Rag’n’Bone Man, Brigitte, Orelsan, Damso, Shaka Ponk, Feder, Bigflo & Oli… Au Palais d’Auron, ce seront Charlotte Gainsbourg et Eddy de Pretto, à L’Auditorium, Claire Diterzi, Dom La Nena, Alela Diane, Ben Mazué, Mélissa Laveaux, au Théâtre Jacques-Cœur, Mélanie de Biasio, Sandra Nkaké, Nakhane, Pauline Croze, Pomme, à La Halle aux Blés, Lomepal, Ash Kidd, Hamza, Soom T… Un hommage à Leonard Cohen sera rendu à la cathédrale de Bourges par l’Avalanche Quartet, Raphaël, Jeanne Added, Rover, Dom La Nena et Rosemary Standley, Yan Wagner et Uèle Lamore. L’actrice Sandrine Bonnaire lira des textes de Marguerite Duras (tirés de L’Homme Atlantique et de L’homme assis dans le couloir) accompagnée par le trompettiste Erik Truffaz et le bassiste Marcello Giuliani. Beau programme folk à l’Ecole du cirque, avec Elliott Murphy, Iain Matthews, Nick Garrie, Christopher Paul Stelling et Adrian Crowley. S. Si.
Festival Le Printemps de Bourges-Crédit mutuel, du mardi 24 avril au dimanche 29 avril. De 10 € à 50 € selon les concerts. Lieux, horaires, tarifs et réservations sur le site Internet Printemps-bourges.com.