Premier revers pour James Damore, l’auteur d’un manifeste sexiste licencié par Google
Premier revers pour James Damore, l’auteur d’un manifeste sexiste licencié par Google
Par Perrine Signoret
En août, James Damore avait déposé un recours auprès d’une agence chargée d’enquêter sur les violations des droits des travailleurs.
Google n’a pas enfreint la loi en renvoyant James Damore. C’est du moins ce qu’assure dans un mémorandum publié lundi 19 janvier et rendu public jeudi 15 février par une avocate membre du National Labor Relations Board (NLRB), une agence américaine indépendante chargée d’enquêter sur les violations du droit dans le monde du travail.
Deux actions en justice contre Google
James Damore avait été licencié en août par son employeur, après avoir diffusé en interne un manifeste sexiste jugé contraire au code de conduite de l’entreprise. Dans le texte, l’ingénieur critiquait la politique de diversité de l’entreprise. Il expliquait aussi que la sous-représentation des femmes chez Google, notamment aux postes d’ingénieurs, était liée à des « différences biologiques », et non à une forme de sexisme.
Après son renvoi, l’homme avait intenté deux actions en justice contre Google. La première est ce recours déposé auprès du NLRB le 7 août pour non-respect des droits dans le cadre de l’entreprise.
La seconde, actée le 8 janvier, est une action groupée à l’initiative de M. Damore et d’un autre ancien salarié de Google, David Gudeman. Tous deux reprochent au grand groupe de la Silicon Valley de les avoir « ostracisés, rabaissés et sanctionnés pour leur point de vue politique hétérodoxe, et pour le péché supplémentaire de leur naissance, ayant fait d’eux des Blancs et/ou des hommes ».
Les déclarations « trop discriminatoires » de James Damore
C’est sur la première que le mémorandum a porté. Ecrit par l’avocate Jayme Sophir, il recommande à la NLRB de ne pas donner suite à la plainte de James Damore, jugeant que le renvoi n’est pas contraire à la loi. Il considère en effet que les déclarations de l’ingénieur étaient « trop blessantes, discriminatoires et dérangeantes » pour être protégées par le principe de liberté d’expression qui vaut dans les entreprises. Elles constituent par ailleurs selon le mémo « du harcèlement sexuel », malgré les « efforts » faits pour enrober le manifeste de « références et analyses “scientifiques” ».
Si ce texte n’a pas en soit de valeur législative, il aurait pu influencer le jugement de la NLRB. Cependant, selon plusieurs médias, parmi lesquels Techcrunch, Wired et Bloomberg, James Damore aurait décidé d’abandonner les poursuites auprès de la NLRB quelques jours après sa publication.
La seconde plainte de l’ingénieur, menée sous la forme d’une action collective, est, elle, toujours bien engagée contre Google.