Affaire Omar Raddad : un suspect mis hors de cause
Affaire Omar Raddad : un suspect mis hors de cause
Le Monde.fr avec AFP
Des analyses génétiques des empreintes laissées sur le lieu du meurtre de Ghislaine Marchal en 1991 ne correspondent pas à la personne recherchée par la justice, a indiqué le procureur.
Le jardinier Omar Raddad avait été accusé puis condamné du meurtre de Ghislaine Marchal en 1991. Il avait été grâcié par Jacques Chirac. / MEHDI FEDOUACH / AFP
Le mystère autour du meurtre en 1991 de Ghislaine Marchal, dont son jardinier Omar Raddad avait été accusé puis condamné, n’a pas été éclairci par l’analyse génétique d’un des scellés, dont l’empreinte ne correspond pas à la personne recherchée par la justice, a indiqué lundi 19 février le procureur de la République de Nice.
Jean-Michel Prêtre, qui confirme une information de 20 Minutes, évoque « l’exclusion totale du rapprochement qui avait été fait entre l’empreinte génétique trouvée sur l’un des scellés et un enregistrement au Fichier national automatisé des empreintes génétiques ».
Cet énième rebondissement dans cette affaire criminelle « ferme complètement la possibilité que les traces retrouvées sur la porte se trouvent être le fait de personnes enregistrées au Fnaeg », a ajouté le procureur.
Match partiel
En 2015, de nouvelles analyses génétiques effectuées sur les scellés, et notamment sur la porte sur laquelle avait été retrouvée, écrite avec le sang de la victime, l’inscription « Omar m’a tuer », avaient permis d’identifier plusieurs ADN qui avaient ensuite été comparés à ceux du fichier national.
Un laboratoire nantais avait alors établi des correspondances entre l’une de ces traces et un enregistrement au fichier national, mais sans certitude absolue, la comparaison avec le génome ne matchant pas complètement.
Le magistrat niçois avait ordonné des recherches en novembre 2016 pour retrouver cette personne, de manière à lui faire un prélèvement d’ADN pour avoir une certitude absolue sur une éventuelle concordance. Suite à des difficultés techniques, et notamment le fait que la personne recherchée, à cause d’une faute de frappe dans le fichier, n’y était pas enregistrée sous son identité réelle, le prélèvement n’a pu être effectué qu’il y a une quinzaine de jours, et les résultats connus ce vendredi du procureur.
Grâcié par Chirac
Me Sylvie Noachovitch, avocate d’Omar Raddad, a réagi : « En dehors de l’ADN en question, trois autres ADN avaient été trouvés sur les scellés, dont l’un était présent sur les deux portes. J’attends maintenant, comme me l’avait indiqué le procureur de la République à la suite de mes demandes d’actes, que ces trois ADN soient comparés avec ceux des personnes qui ont connu de près ou de loin la victime. Cette affaire n’est pas clôturée. Pour ma part, je reste convaincue de l’innocence d’Omar Raddad. »
Ghislaine Marchal, une riche veuve d’un équipementier automobile vivant à Mougins (Alpes-Maritimes), avait été tuée à coups de couteau le 23 juin 1991 dans sa propriété. Elle était âgée de 65 ans. Sur deux portes, avait été écrit « Omar m’a tuer » et « Omar m’a t » avec le sang de la victime.
Omar Raddad avait été condamné en 1994 à 18 ans de réclusion criminelle, sans possibilité, à l’époque, de faire appel, avant de bénéficier d’une libération conditionnelle en 1998 à la suite d’une grâce présidentielle partielle de Jacques Chirac.
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