La Grèce redevient une terre d’asile pour les Turcs fuyant la répression du régime d’Ankara
La Grèce redevient une terre d’asile pour les Turcs fuyant la répression du régime d’Ankara
Le Monde.fr avec AFP
Selon le service d’asile grec, 1 827 Turcs ont demandé l’asile en 2017, dix fois plus qu’en 2016.
La presse grecque a affirmé la semaine dernière que trois personnes mortes le 13 février en tentant de franchir clandestinement le fleuve séparant la Grèce de la Turquie à leur frontière terrestre étaient candidates à l’asile. / Ergin Yildiz / AP
Dix-sept ressortissants turcs, dont quatre femmes et six enfants, ont demandé l’asile en Grèce après avoir fui la Turquie en bateau et gagné une île de la mer Egée. Ils ont débarqué lundi sur la petite île d’Oinousses, située au large du port turc de Cesme. Ils ont été conduits à bord d’un patrouilleur des garde-côtes grecs sur l’île proche de Chios, pour y être enregistrés, a fait savoir la police portuaire, mardi 20 février.
Selon le portail local d’information Politischios, il s’agit de familles de fonctionnaires et de magistrats. De son côté, le service d’asile grec signale que 1 827 Turcs ont formulé des demandes auprès de lui en 2017, dix fois plus qu’en 2016. Maria Stavropoulou, ex-directrice de l’organisme confirmait, dimanche 11 février, dans un entretien au quotidien grec Kathimerini, l’augmentation du nombre de demandeurs d’asile turcs arrivés en Grèce après le coup d’Etat manqué au pays voisin en juillet 2016. Dans l’UE, seule l’Allemagne a enregistré plus de demandes pour cette période, de même source.
Comme dans les années 1980 et 1990 où affluaient des militants de gauche et kurdes, la Grèce est redevenue une terre d’asile pour les Turcs fuyant la répression orchestrée par le régime d’Ankara à la suite du coup d’Etat manqué de juillet 2016.
Les relations entre Athènes et Ankara sont affectées en outre depuis des mois par le refus grec d’extrader huit officiers turcs ayant fui en hélicoptère en Grèce au lendemain de cette tentative de coup d’Etat.
La presse grecque a affirmé la semaine dernière que trois personnes mortes le 13 février en tentant de franchir clandestinement le fleuve séparant la Grèce de la Turquie à leur frontière terrestre étaient des candidats à l’asile. L’agence de presse turque étatique, Anadolu, avait fait part de la mort de deux jeunes garçons et d’une femme, mais sans précision sur leur identité.