Le Qatar et le Tchad ont décidé de rétablir leurs relations diplomatiques, a annoncé le ministère qatari des affaires étrangères, mardi 20 février, alors que ces liens avaient été rompus en août 2017 après l’annonce par plusieurs pays arabes, dont l’Arabie saoudite, d’un embargo à l’encontre de Doha.

Les ambassadeurs des deux pays vont rejoindre leurs postes dans l’immédiat, a affirmé mardi soir la porte-parole du ministère qatari, Lolwah Al-Khater, sur Twitter. « Le Qatar et le Tchad ont signé il y a quelques instants un mémorandum d’entente : les relations diplomatiques seront rétablies, avec l’échange immédiat d’ambassadeurs », a-t-elle tweeté, saluant « une victoire pour les deux pays ». Une nouvelle également relayée par Chérif Mahamat Zene, le ministre tchadien des affaires étrangères, sur Twitter.

Le Tchad avait fermé l’ambassade du Qatar à N’Djamena fin août 2017, accusant Doha de chercher à déstabiliser le pays. Quelques jours plus tard, le Qatar ripostait en fermant l’ambassade du Tchad à Doha et en ordonnant le départ du personnel.

Le Qatar, riche émirat gazier, est confronté depuis huit mois aux conséquences de la crise diplomatique qui l’oppose à plusieurs autres pays arabes du Moyen-Orient. Le 5 juin 2017, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont en effet brusquement rompu leurs relations diplomatiques avec Doha. Ils lui ont imposé un embargo en l’accusant de soutenir des groupes extrémistes – ce que Doha dément – et de se rapprocher de l’Iran, le grand rival régional de Ryad. Le Qatar a de son côté affirmé que ses adversaires cherchaient à mettre sa politique étrangère « sous tutelle ».

Le Tchad faisait partie d’un petit groupe de pays d’Afrique, avec la Mauritanie et le Sénégal notamment, qui avaient rappelé leurs ambassadeurs à Doha au début de la crise diplomatique dans le Golfe. Le Qatar a accusé ses adversaires de faire pression sur les Etats africains afin qu’ils prennent parti dans la crise.