Des images satellites montrent plus de cinquante villages rohingya rasés au bulldozer
Des images satellites montrent plus de cinquante villages rohingya rasés au bulldozer
Le Monde.fr avec AFP
Selon l’ONG Human Rights Watch, ces démolitions ont peut-être servi à effacer les traces d’exactions commises par l’armée birmane depuis le 25 août.
L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a rendu publiques vendredi 23 février des images satellites prouvant que des dizaines de villages rohingya, au moins 55, ont été rasés au bulldozer dans l’ouest de la Birmanie.
Burmese Government Demolishes Rohingya Villages
Durée : 00:16
« Nombre de ces villages ont été la scène d’atrocités contre les Rohingya et devraient être préservés afin que des experts nommés par l’ONU puissent enquêter sur ces abus, a souligné Brad Adams, directeur Asie pour HRW. Raser ces zones constitue une menace à la fois pour la mémoire et pour les revendications légitimes des Rohingya qui vivaient là. »
Selon HRW, ces démolitions ont peut-être servi à effacer les traces d’exactions commises par l’armée birmane depuis le 25 août, quand des rebelles rohingya ont attaqué une trentaine de postes de police et une base militaire de l’Etat d’Arakan.
Près de 700 000 Rohingya ont fui la Birmanie vers le Bangladesh voisin depuis cette date, victimes de ce que l’ONU dénonce comme un nettoyage ethnique mené par l’armée.
Violations des droits de l’homme
Au début de février, des photos postées sur les réseaux sociaux par l’ambassadeur de l’Union européenne en Birmanie, Kristian Schmidt, après un voyage officiel en Etat Rakhine, avaient révélé des zones entières passées au bulldozer.
Le gouvernement birman assure que ce rasage fait partie d’un « plan pour le rapatriement », cependant considéré avec circonspection par les experts et les ONG.
L’armée birmane a reconnu que des soldats et des villageois bouddhistes avaient tué de sang-froid des captifs rohingya, un premier aveu public de violations des droits de l’homme après des mois de dénégations, qui reste cependant limité.
L’accès libre à la zone reste interdit aux journalistes, rendant très difficiles les vérifications des accusations de meurtres, viols et tortures.