Les plaignants réclamaient de pouvoir bénéficier de vacances, d’indemnités en cas de congé maladie et du salaire minimal garantis par le droit du travail britannique. | LUCY NICHOLSON / REUTERS

Le géant américain de voiture de tourisme avec chauffeur Uber a perdu une importante bataille vendredi 28 octobre devant un tribunal britannique. La justice a donné raison à deux chauffeurs de véhicules Uber qui ont intenté une action en justice aux prud’hommes contre la plate-forme, l’accusant de ne pas respecter le droit du travail.

L’entreprise ne peut pas considérer ces deux chauffeurs comme des travailleurs indépendants, elle doit les considérer comme des salariés, selon la décision du tribunal, précise la presse britannique, dont le Financial Times et The Guardian. Les plaignants réclamaient de pouvoir bénéficier de vacances, d’indemnités en cas de congé maladie et du salaire minimal garantis par le droit du travail britannique.

L’entreprise née à San Francisco va faire appel du jugement, qui pourrait faire jurisprudence pour les 30 000 chauffeurs britanniques Uber, mais aussi pour de très nombreuses personnes travaillant dans l’économie dite « du partage » et exerçant une activité professionnelle souvent très flexible et en tant que travailleurs indépendants affiliés à des entreprises, estime le Financial Times.

Des actions similaires en France et aux Etats-Unis

En France, la Sécurité sociale poursuit Uber pour requalifier ses chauffeurs, aujourd’hui considérés comme des indépendants, en salariés. Elle fait valoir qu’il existe un « lien de subordination » entre la plate-forme et les chauffeurs.

Aux Etats-Unis, Uber a accepté de payer jusqu’à 100 millions de dollars pour clore deux recours collectifs, en Californie et dans le Massachusetts, qui menaçaient de changer le statut de ses chauffeurs.

Le service de réservation par smartphone de voiture avec chauffeur Uber est présent dans une soixantaine de pays. La croissance très rapide de ce géant américain a provoqué de nombreuses polémiques, en particulier avec les chauffeurs de taxi, qui l’accusent de concurrence déloyale ; ou sur son modèle économique, qui dépend pour beaucoup de l’extrême flexibilité des emplois sur lesquels il s’appuie. Uber est aujourd’hui l’entreprise non cotée en Bourse la plus chère du monde, avec une valorisation à environ 62 milliards de dollars.