Dix chiffres clés sur l’agriculture française
Dix chiffres clés sur l’agriculture française
Par Edouard Pflimlin
Alors que le Salon international de l’agriculture ouvre ses portes, samedi à Paris, tour d’horizon des principales caractéristiques du secteur.
Un viticulteur sur son tracteur près du village d’Heiligenstein, en Alsace, le 18 octobre 2017. / PATRICK HERTZOG / AFP
Le Salon international de l’agriculture 2018 se tient du 24 février au 4 mars, au Parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris. Tour d’horizon des principales caractéristiques de ce secteur en dix chiffres (non exhaustifs).
C’est la valeur de la production agricole en 2016, selon les données de l’Insee-Agreste 2017. La production se chiffre à 78,8 milliards d’euros en incluant les services et les subventions sur les produits, soit 3,5 % du PIB français, contre quelque 7 % en 1980. En 1970, la production agricole s’élevait à 13,1 milliards d’euros.
C’est l’excédent commercial agroalimentaire (produits bruts et transformés) français en 2016, selon les données du ministère de l’agriculture. Ce chiffre place le secteur au troisième rang national derrière celui des produits chimiques, parfums et cosmétiques (10,9 milliards d’euros) et celui du matériel de transport (9,3 milliards d’euros). L’excédent s’est réduit en 2016 (– 2,3 milliards d’euros par rapport à 2015) en raison de la baisse des exportations de céréales faisant suite aux mauvaises récoltes.
C’est le nombre d’exploitations agricoles en France métropolitaine en 2013, selon les données Agreste 2017. On en comptait 1,1 million en 1988. Quelque 54 % des sols du territoire métropolitain avaient, en 2015, un usage agricole, selon les données Agreste 2017 du ministère de l’agriculture. La superficie moyenne des exploitations agricoles est de 61 hectares, selon Agreste 2017. Leur taille varie selon l’orientation de la production. Elle est de 87 hectares pour les grandes cultures type blé, mais de dix hectares pour l’horticulture ou le maraîchage. Elle est de 17 hectares pour la viticulture.
Le nombre d’exploitations d’agriculture biologique était de 25 000 en 2013, contre 20 600 en 2010, selon Agreste. L’agriculture biologique a franchi en 2016 la barre symbolique des 5 % de la surface agricole utile ; 1 538 047 hectares étaient engagés selon le mode biologique, soit une augmentation de 17 % par rapport à 2015. Le bio est mieux représenté dans les cultures pérennes : 17 % des surfaces plantées de vergers et plus de 9 % des surfaces de vigne sont conduites en bio. Près de 60 % des fermes et des surfaces bio se situent dans quatre régions : Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire. En 2016, la région Occitanie cultivait près d’un hectare sur quatre engagé en bio en France (chiffres de l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique).
C’est le nombre d’exploitants agricoles (chefs d’exploitation, conjoints, salariés permanents, etc.) en 2015, selon Agreste. Ils étaient 966 300 en 2010.
L’activité biologique (production, transformation et distribution) représentait en 2016 près de 118 000 emplois directs, dont 77 700 dans les fermes, selon l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique.
C’est l’âge moyen des chefs d’exploitation, coexploitants et associés en France métropolitaine en 2013, date de la dernière enquête du ministère de l’agriculture ; 38 % des actifs dirigeants avaient 55 ans ou plus, selon les données Agreste.
C’est, en France métropolitaine, le pourcentage de femmes dans les actifs permanents agricoles en 2013, contre 32 % en 2010. En 2013, 27 % des chefs d’exploitation, coexploitants ou associés agricoles étaient des femmes, contre 8 % en 1970.
C’est le résultat courant avant impôt (RCAI) par actif non salarié des moyennes et grandes exploitations agricoles en 2016, selon les données publiées par la Commission des comptes de l’agriculture de la nation. Ce chiffre peut être considéré comme le revenu moyen annuel d’un agriculteur. Il était en baisse de 29 % par rapport à 2015.
En 2016, la moitié des exploitations affichaient un RCAI par actif non salarié inférieur à 14 000 euros, et pour l’autre moitié, un RCAI supérieur à ce chiffre. Le chiffre médian se situait à 20 100 euros un an plus tôt.
Les agriculteurs bénéficient par ailleurs de subventions d’exploitation. En 2016, 89 % des exploitations agricoles ont bénéficié d’au moins une subvention : ces exploitations ont reçu en moyenne 32 100 euros d’aides.
Sans subventions, 60 % des exploitations auraient eu un RCAI négatif en 2016, contre 25 % après prise en compte de celles-ci. Sans subventions, 89 % des céréaliers, par exemple, auraient eu un RCAI négatif en 2016.
Ce sont les fonds de la politique agricole commune (PAC) reçus chaque année par la France. La PAC est une politique publique européenne qui intervient pour soutenir les revenus des agriculteurs. La France est le plus grand bénéficiaire de fonds de la PAC.
C’est l’évolution des prix agricoles sur les neuf premiers mois de l’année 2017 (+ 4,6 % sur un an après – 0,7 % en 2016), selon les données Agreste. Sous l’effet principalement de la bonne tenue des prix des céréales, des oléagineux et des productions animales, les prix de l’ensemble des produits agricoles mesurés par l’indice des prix des produits agricoles à la production se sont redressés.
C’est le nombre d’exploitations agricoles connectées à Internet en 2016 (source : étude Agrinautes 2016 du ministère de l’agriculture et de l’alimentation). Le monde agricole est l’un des secteurs les plus connectés : 81 % des agriculteurs utilisent Internet au moins une fois par jour pour leur activité agricole (météo, données d’exploitation, services bancaires, actualités pro-agricoles…). Par ailleurs, les agriculteurs utilisent en permanence différents outils numériques. Robots de traite, semoirs, épandeurs d’engrais, station météo : tous peuvent être assistés par smartphone ou tablette.
Sylvain Frobert, un éleveur qui utilise le site Web Trouverlebontaureau.com, pose avec ses vaches le 19 décembre 2014 dans sa ferme des Gillands, près de Saint-Prix (Allier). Le site propose une sélection de taureaux bien référencés disponibles pour l’insémination artificielle. / THIERRY ZOCCOLAN / AFP