Un fragment d’os trouvé le 25 février dans le cellier de l’ancienne maison de la famille Seznec, à Morlaix. / BERTRAND VILAIN / AFP

Pas d’avancée dans l’affaire Seznec. Les fragments d’os retrouvés dans l’ancienne maison de la famille Seznec à Morlaix, dans le Finistère, sont « ceux d’un animal » et non ceux de Pierre Quéméneur, porté disparu il y a près d’un siècle, a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) une source proche de l’enquête.

De son côté, le procureur de la République à Brest, Jean-Philippe Recappé, est « dans l’attente de la réponse de l’anthropologue officiellement requis pour statuer » dans l’affaire.

Cette découverte lors de fouilles privées menées par une dizaine de bénévoles, le week-end dernier, avait relancé les espoirs d’élucider l’une des plus retentissantes énigmes judiciaires en France. Sans preuves et sans aveux, Guillaume Seznec avait été condamné en 1924 au bagne à perpétuité pour le meurtre supposé un an plus tôt de ce conseiller général du Finistère.

Fouilles reprises par la police judiciaire

C’est pour tenter d’élucider l’énigme qu’un ancien avocat de la famille, Denis Langlois, et l’auteur d’un livre sur l’affaire, Bertrand Vilain, ont lancé des fouilles samedi dans un ancien cellier de la maison. Leur hypothèse, fondée sur le témoignage d’un des enfants du couple Seznec, est que l’élu aurait été tué involontairement par l’épouse du condamné après que M. Quéméneur lui eut fait des avances.

A la suite de la découverte d’un premier fragment d’os samedi, les fouilles ont été reprises dimanche par la police judiciaire de Rennes saisie d’une enquête par le parquet de Brest. Les premières analyses visuelles des ossements réalisées par un médecin légiste suggéraient qu’il pouvait s’agir d’os humains.

Quatorze demandes de révision rejetées

Depuis 1924, quatorze demandes en révision ont été rejetées, la dernière en 2006. Entre 1977 et 2006, trois demandes sont faites en ce sens – par la fille puis le petit-fils du condamné, puis par Marylise Lebranchu, garde des sceaux et soutien de la famille Seznec.

En 2015, Daniel Langlois avait demandé au procureur de la République de Brest de faire procéder à des investigations dans l’ancienne maison familiale pour savoir si le corps y était enfoui. Le procureur avait rejeté cette demande, estimant qu’elle ne pouvait émaner que du condamné, de ses descendants ou des autorités judiciaires compétentes.

L'affaire Seznec, près de cent ans de démêlés judiciaires