C’est un privilège rare. Emmanuel Macron a accepté que la photographe américaine Annie Leibovitz le suive durant quelques jours, à l’Elysée mais également lors de certains de ses déplacements, afin d’illustrer un portrait que doit prochainement lui consacrer le magazine anglo-saxon Vanity Fair.

Mardi 13 mars, la célèbre portraitiste des stars a passé plusieurs heures rue du Faubourg-Saint-Honoré, dans les bureaux et les salles d’apparat de la présidence de la République. Elle s’est notamment amusée, dans le jardin de l’Elysée, à prendre une photo de groupe d’Emmanuel et Brigitte Macron entourés des directeurs des principaux musées de France (Louvre, Orsay, Pompidou, etc.), que le couple présidentiel avait conviés à déjeuner.

Selon l’entourage du chef de l’Etat, Annie Leibovitz devrait également accompagner M. Macron lors d’un déplacement en Indre-et-Loire, prévu mercredi 14 et jeudi 15 mars, ainsi que lors de l’inauguration du Salon du livre, à Paris, jeudi soir. « C’est une marque de considération vis-à-vis du talent qu’a démontré Annie Leibovitz tout au long de sa carrière », justifie-t-on à l’Elysée, qui exerce habituellement un contrôle strict sur l’image du président de la République.

Taj Mahal

Jusqu’ici, Emmanuel Macron n’avait jamais accepté d’ouvrir les portes de l’Elysée à un photographe. Seule sa portraitiste personnelle, Soazig de La Moissonière, qui fut la photographe officielle de François Bayrou lors de la campagne présidentielle de 2012 avant de devenir celle de M. Macron en 2016, avait ce privilège. L’agence people Bestimage possède également un accès facilité à l’Elysée mais dans le cadre d’un contrat passé avec Brigitte Macron.

Néanmoins, ce n’est pas la première fois que le chef de l’Etat accepte d’être suivi par un artiste. Durant la campagne, l’écrivain Philippe Besson, un ami du couple Macron, avait porte ouverte au QG parisien d’En marche !. Le romancier en avait tiré un récit, Un personnage de roman (Julliard), publié en septembre 2017. Lors d’un déplacement à Saint-Martin en septembre 2017, après le passage de l’ouragan Irma, M. Macron avait également emmené l’écrivain Emmanuel Carrère dans ses valises. Le romancier en avait tiré un long portrait publié par le quotidien britannique The Guardian, dans lequel il se montrait intrigué par le personnage. « Il séduirait une chaise », y écrivait-il notamment.

Cette autorisation accordée à Annie Leibovitz intervient alors que le président de la République s’en est vertement pris, lors d’une conférence de presse à Bénarès (Inde) lundi 12 mars, à une journaliste française qui l’interrogeait sur la mise en scène du couple présidentiel lors de sa visite « privée » du Taj Mahal. « Je tiens à vous remercier de l’intérêt de votre question après une visite de trois jours dans un pays comme l’Inde, qui manifeste toute la richesse que vous avez dû tirer de ce déplacement », avait tancé sur un ton très sec Emmanuel Macron. Tout le monde n’est pas Annie Leibovitz…