Ils sont l’une des armes de conquête des grandes écoles à l’international. Les Masters of Science (MSc), il est vrai, disposent de solides atouts. Leur positionnement, d’abord : juste après un bachelor (l’équivalent de la licence) – ce qui permet de toucher un public large. Un enseignement souvent en anglais. Et un cursus sur dix-huit mois et 450 heures de cours, assorti d’un stage en entreprise, qui leur permet de soutenir la concurrence des Masters of Science en deux ans des établissements anglo-saxons.

Ajouter encore la réputation flatteuse des écoles françaises à l’étranger… « Le MSc est le format le plus connu hors de France, rappelle François Bonvalet, directeur général de Toulouse Business School (TBS). La spécialisation y est moins marquée que dans les MS. Ils nous permettent d’attirer beaucoup de bons élèves étrangers, mais aussi quelques Français désireux d’étudier en langue anglaise. »

Rien d’étonnant, donc, si certaines écoles offrent ­désormais un large portefeuille de ces programmes. Toulouse Business School en aligne onze – dont trois en français sur son campus de Casablanca, au Maroc –, pour environ 250 inscrits. Skema en compte 17, avec la possibilité d’effectuer le cursus sur deux sites, grâce aux campus de l’école en Chine, aux Etats-Unis et au Brésil.

En réalité, ce sont surtout les business schools qui jouent la carte des MSc. A elles seules, elles proposent 84 des quelque 110 programmes disponibles. Les écoles d’ingénieurs, elles, misent plutôt sur les masters pour séduire les étudiants internationaux.

Cerise sur le gâteau, ces programmes se vendent bien : de 8 900 à 10 100 euros, par exemple, pour le MSc « innovation, création et entrepreneurship » du groupe ESC Troyes – mais la formation est accessible gratuitement en « double cursus » pour les élèves de la grande école, et de 13 000 à 16 000 euros pour les MSc de TBS. Certains franchissent même la barre des 20 000 euros. De quoi contribuer à équilibrer les comptes, à un moment où nombre d’écoles font face à des restrictions budgétaires.