Mayotte : la députée sortante en tête du premier tour de la législative partielle
Mayotte : la députée sortante en tête du premier tour de la législative partielle
Par Patrick Roger (Mayotte, envoyé spécial)
La participation au scrutin a été supérieure à 30 %, malgré les barrages et les appels au boycott.
Women sign a register during the first round of a legislative by-election at a polling station in a school of the Kaweni neighbourhood of Mamoudzou, on the French Indian Ocean island of Mayotte, on March 18, 2018. Mayotte holds a legislative by-elections on March 18, amid a month-long campaign of strikes and protests on the island over living conditions, insecurity and an influx of migrants. / AFP / Ornella LAMBERTI / ORNELLA LAMBERTI / AFP
Les électeurs mahorais ont déjoué tous les pronostics. Alors que tout laissait craindre une très faible participation au premier tour de l’élection législative partielle dans la 1re circonscription de Mayotte, dimanche 18 mars, en raison du mouvement social qui paralyse le département depuis le 20 février et des appels au boycott lancés par certains collectifs, ils sont 30,4 % à s’être déplacés aux urnes. Certes, cela représente 12 points de moins qu’au premier tour de l’élection législative de juin 2017. Mais, compte tenu des difficultés, voire de la course d’obstacles pour parvenir à déposer son bulletin dans l’urne, cela représente un premier résultat significatif.
Très clairement, une partie de la population mahoraise a voulu, par ce geste électoral, marqué sa désapprobation de la poursuite du mouvement dans ses formes actuelles et de l’intransigeance de certains de ses représentants, même si elle avait pu le soutenir dans un premier temps, et aussi manifester son attachement à la République. Le gouvernement ne manquera pas d’en tirer les conséquences. Globalement, à part quelques incidents mineurs, le scrutin s’est tenu dans de bonnes conditions.
Sans étiquette, Ramlati Ali en tête
La deuxième surprise vient de l’arrivée en tête du premier tour de la députée sortante, élue le 18 juin 2017 puis invalidée par le Conseil constitutionnel, Ramlati Ali. Elue sous l’étiquette PS au législatives de juin, cette psychiatre travaillant au centre hospitalier de Mayotte avait ensuite rejoint le groupe de La République en marche (LRM) à l’Assemblée. Avant que son élection – elle avait devancé au second tour le candidat LR, Elad Chakrina, de 54 voix – ne soit invalidée. Puis d’être mise en examen sous le soupçon de fraude électorale.
Elle avait cependant décidé de se représenter, bien que LRM ait décidé de ne pas lui accorder son investiture. De quoi largement compromettre ses chances de réélection. Mme Ali arrive en tête du premier tour avec 36,15 % des voix et devance de près de 4 points M. Chakrina (32,59%), alors qu’au premier tour du scrutin de 2017 ils étaient au coude-à-coude. Les six autres candidats sont très largement distancés.
Le second tour est loin d’être joué mais le premier n’aura pas été avare de surprises.