« Chemise arrachée » à Air France : trois à cinq mois de prison avec sursis requis en appel
« Chemise arrachée » à Air France : trois à cinq mois de prison avec sursis requis en appel
Le Monde.fr avec AFP
L’avocat général a réclamé des peines plus lourdes qu’en première instance pour deux des douze salariés ou anciens salariés de la compagnie aérienne.
Trois à cinq mois de prison avec sursis. C’est la peine requise lundi 19 mars contre quatre ex-salariés d’Air France, jugés en appel à Paris pour l’épisode de la « chemise arrachée » de deux cadres de la compagnie.
Dénonçant des « violences intolérables », l’avocat général a réclamé pour deux de ces quatre prévenus une peine plus importante qu’en première instance. Contre l’un, relaxé en 2016 à Bobigny, il a requis trois mois d’emprisonnement avec sursis. Contre l’autre, cinq mois avec sursis ont été requis, alors qu’il avait été initialement condamné à trois mois avec sursis.
Le magistrat a demandé à la cour d’appel de confirmer les peines de trois et quatre mois avec sursis des deux autres prévenus. Il a aussi réclamé la confirmation des peines d’amende de 500 euros prononcées contre huit autres prévenus poursuivis pour des « dégradations ».
Des séances de négociation « dépaysées » depuis les faits
Le jour des faits, le 5 octobre 2015, une manifestation contre un projet de restructuration menaçant plusieurs milliers d’emplois avait dégénéré à l’aéroport de Roissy. Violemment pris à partie alors qu’ils exposaient le plan, Xavier Broseta, directeur des ressources humaines d’Air France à l’époque, et Pierre Plissonnier, ex-responsable du long-courrier, désormais retraité, avaient dû fuir sous les huées de salariés, torse nu pour le premier, la chemise en lambeaux pour le second.
Les images des deux cadres forcés d’escalader un grillage pour échapper à la foule avaient fait le tour du monde. Depuis les faits, la direction a pris plusieurs fois la précaution de « dépayser » à Paris des séances de négociation avec les syndicats, par crainte de nouveaux débordements.