Bosch et les syndicats en passe de trouver une solution pour le site de Rodez
Bosch et les syndicats en passe de trouver une solution pour le site de Rodez
Par Philippe Jacqué
Après quatre jours de blocage à Onet-le-Château, un protocole d’accord a été signé pour assurer l’avenir de l’usine aveyronnaise.
Des employés de l’entreprise Bosch d’Onet-le-Château (Aveyron) manifestent, le 26 janvier, alors que le site est menacé de fermeture. / JOSE A. TORRES / AFP
A l’issue d’âpres tractations qui se sont ouvertes il y a deux mois, la direction et les quatre syndicats de l’usine Bosch de Rodez (Aveyron) ont signé, vendredi 23 mars, un protocole d’accord pour un nouveau projet industriel couvrant la période 2018-2021, assorti de garanties de volumes de production. Depuis deux ans, cette usine spécialisée dans la fabrication de composants pour moteurs diesel est fragilisée par la chute continue des ventes de véhicules diesel.
L’accord intervient après une semaine de paralysie du site, qui emploie 1 600 salariés. Mercredi, la venue de Jean-Pierre Floris, le délégué interministériel aux restructurations d’entreprise, a permis d’accélérer les négociations. Vendredi, l’assemblée générale sur le site d’Onet-le-Château a voté l’arrêt des blocages et la reprise du travail, à la demande de l’intersyndicale.
Jean-Louis Chauzy, le président du conseil économique et social régional et ancien syndicaliste de l’usine, a salué un accord qui « permet de mettre en œuvre les 14 millions d’euros d’investissement de Bosch pour une nouvelle fabrication d’injecteurs de haute technologie et de préserver les conditions de travail des salariés en mettant en œuvre les accords internes sur la flexibilité si besoin. »
La société se dit également prête à assurer au site 8 % de la production européenne d’injecteurs, « quelle que soit l’évolution de la technologie », au cours des trois ans et demi à venir, selon Yannick Anglarès, délégué syndical de la CGT, cité par Reuters.
Des moyens financiers pour la diversification industrielle
« Ces volumes assurent une charge à 100 % de la ligne de production, qui doit être modernisée. Nous avons également obtenu, pour la même période, une garantie de volumes portant sur 5,5 millions de buses d’injection et 20 millions de bougies de préchauffage », complète Pascal Raffanel, délégué syndical CFE-CGC. Ces engagements permettent de sauvegarder près de 300 emplois menacés à l’horizon 2020.
En cas de baisse de charge, la direction s’est engagée à ne pas assortir une éventuelle activité partielle d’un gel des salaires. « La contrepartie des salariés sera discutée chaque début d’année en fonction du coût réel de l’activité partielle sur l’année précédente », précise M. Raffanel à Reuters. Les syndicats doivent encore négocier avec la direction sur le « mécanisme de prise en charge » de cette activité partielle.
Selon Jean-Louis Chauzy, l’accord « prévoit également de dégager des moyens financiers pour des projets de diversification industrielle qui sortiront ainsi le site de Rodez de la mono activité et de l’intégrer dans les évolutions et mutations technologiques de la filière automobile, mais aussi dans la diversification des produits par le biais de nouveaux partenariats dans la Mecanic Vallée et en Occitanie. »
Concrètement, jusqu’à 30 millions d’euros pourraient être investis pour adapter le parc de machines à de nouveaux débouchés dans l’aéronautique, l’horlogerie, le secteur médical et les activités liées à l’hydrogène. Selon M. Chauzy, « la diversification des activités sera assurée au sein du Groupe Bosch pour faire, à terme, du site de Rodez un vrai campus industriel, avec des activités de formation par apprentissage, d’innovation et de transfert de technologie. » Si cela se concrétisait, ce serait une sortie par le haut pour ce site en difficulté.