Donald Trump précise son interdiction pour les transgenres dans l’armée
Donald Trump précise son interdiction pour les transgenres dans l’armée
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters
La note présidentielle exclut, « à l’exception de certaines circonstances limitées », les individus ayant des antécédents de dysphorie du genre.
Un sergent de l’armée américaine déployé en Estonie, le 10 mars. / HANDOUT / REUTERS
Le président des Etats-Unis Donald Trump a signé vendredi 23 mars un mémorandum interdisant à la plupart des personnes transgenres de servir dans l’armée, tout en donnant aux forces une certaine latitude dans son application.
La note présidentielle exclut ainsi, « à l’exception de certaines circonstances limitées », les individus ayant des antécédents de dysphorie du genre, soit « ceux qui ont pu nécessiter un traitement médical substantiel, incluant des médicaments ou un acte chirurgical ». Les secrétaires à la défense et à la sécurité intérieure pourront intervenir dans la mise en œuvre de cette politique, est-il précisé.
Dans la soirée soir, le Pentagone a publié le rapport de chef, Jim Mattis au président, dans lequel ce dernier fait la distinction entre les personnes qui veulent changer de sexe ou l’ont déjà fait, et celles qui s’identifient sous un sexe différent de celui de leur naissance, sans toutefois aller jusqu’aux traitements médicaux visant à un changement de sexe.
Les premières ne seront pas autorisées à s’engager dans l’armée, les secondes pourront y servir au même titre que les autres.
937 militaires d’active diagnostiqués
La dysphorie du genre, résultant d’une forte divergence entre le sexe anatomique et le sentiment d’appartenance à un autre genre, est une affection recensée par l’Association américaine de psychiatrie (APA) dans son Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM).
D’après des statistiques officielles, 8 980 membres des forces armées sont identifiés comme étant transgenres, mais seuls 937 militaires d’active ont été diagnostiqués comme souffrant de dysphorie du genre depuis le 30 juin 2016.
« Cette nouvelle politique permettra à l’armée de mettre en application des critères de santé mentale et physique reconnus sur toutes les personnes souhaitant s’enrôler et combattre au sein de la meilleure force armée que le monde ait jamais vu », souligne la Maison blanche dans un communiqué.
Donald Trump avait annoncé en juillet dernier qu’il interdirait aux personnes transgenres de servir sous les drapeaux, à rebours de la politique décidée par son prédécesseur démocrate, Barack Obama, qui avait décidé que l’armée devrait commencer à accueillir des recrues transgenres au 1er juillet 2017.
Plusieurs juges fédéraux avaient alors bloqué cette interdiction au motif qu’elle était en contradiction avec la garantie constitutionnelle d’une égale protection devant la loi. M. Trump avait renoncé à saisir la Cour suprême.
Atteintes aux libertés constitutionnelles
La déclaration de vendredi est certes moins restrictive que l’annonce de l’été 2017, mais pour la Human Rights Campaign, un groupe militant LGBT, la politique du président et de son vice-président, Mike Pence, continue d’être une atteinte aux libertés constitutionnelles.
« Peu importe comment on présente les choses, l’administration Trump-Pence poursuit dans la direction de son interdiction discriminatoire, anticonstitutionnelle et méprisable des soldats transgenres », a commenté son président, Chad Griffin. La direction du Parti démocrate a également dénoncé une initiative qui, dit-elle, est « une insulte aux soldats transgenres ».