A Paris, en avril 2016. / Philippe Wojazer / REUTERS

Déambuler dans son supermarché de quartier à 2 heures du matin au retour d’une soirée sera bientôt possible dans la capitale. Franprix, l’enseigne du groupe Casino, annonce, lundi 26 mars, l’ouverture d’un magasin alimentaire vingt-quatre heures sur vingt-quatre, dans le quartier des Halles à Paris.

Concrètement, après 20 h 50, les employés du magasin de la rue de la Cossonnerie, dans le 1er arrondissement, laissent place à deux agents de sécurité chargés de surveiller les allées et venues pour prévenir d’éventuels vols. Et ce, jusqu’au retour des employés, à 6 heures du matin. Les armoires à alcool seront cadenassées, car la législation imposerait la présence du responsable du magasin. La nuit, les clients paient aux caisses automatiques et peuvent contacter, en cas de souci, un central de télémaintenance, grâce à un bouton d’appel situé sur la caisse.

En trois semaines de tests sans publicité, depuis début mars, le magasin réalise déjà 20 % de son chiffre d’affaires journalier sur ce nouveau créneau horaire (21 heures-6 heures). Pas de dégradations à signaler, la clientèle imbibée étant informée par affichage dès l’entrée du magasin qu’elle n’y trouvera pas d’alcool. Quelques ajustements sur le logiciel de caisse ont été nécessaires pour son utilisation en plusieurs langues.

Zones de flux nocturne

Franprix assure que son objectif n’est pas de généraliser ce dispositif, mais de l’implanter dans des zones de flux nocturne. Le magasin des Halles a déjà accueilli autant de consommateurs de passage cherchant un sandwich au sortir de discothèque que d’employés des cafés et restaurants ou de policiers du commissariat de quartier. Un second magasin, avenue de Versailles, dans le 16e arrondissement, teste, depuis quelques jours, le dispositif jusqu’à minuit.

Face à la concurrence d’Internet, et pour parer à l’éventualité d’une arrivée d’Amazon avec ses magasins sans caisses, les distributeurs tentent de nouvelles formules. L’initiative de Franprix ne manquera pas de faire du bruit tant elle ouvre une brèche dans de nombreux sujets sociaux, sur le personnel de caisse ou sur le travail du dimanche et en soirée. Selon la loi, un commerce alimentaire sans salarié peut ouvrir le dimanche sans autorisation préalable, les autres ayant l’obligation de fermer ce jour-là après 13 heures. Chez Casino, on se défend de toute velléité de réduire le poids de l’humain dans le fonctionnement des magasins alimentaires, arguant du fait qu’une machine ne permet pas de délivrer le même niveau de service.