Le programme Erasmus + attire toujours plus d’étudiants
Le programme Erasmus + attire toujours plus d’étudiants
Par Adrien de Tricornot
Le programme d’échange européen a bénéficié, en 2017, à près de 80 000 étudiants, apprentis, lycéens professionnels ou enseignants français. Les demandes s’annoncent en hausse de 6 % en 2018.
L’engouement pour le programme européen Erasmus + ne se dément pas en France : les demandes pour bénéficier de ce programme conçu pour les étudiants et étendu progressivement aux apprentis, aux élèves de lycée professionnel, aux stagiaires de la formation professionnelle ou encore aux enseignants, sont en hausse de 6 % en 2018, selon les premières tendances dévoilées par Laure Coudret-Laut, directrice de l’Agence Erasmus + France, mardi 27 mars à Paris, à l’occasion de la présentation du bilan à mi-parcours du programme Erasmus + 2014-2020. Ces chiffres provisoires pour 2018 confortent la hausse observée ces dernières années dans l’Hexagone comme dans les autres pays européens, concomitante à la hausse du budget d’Erasmus + et du montant des bourses.
En 2017, année où les trente ans de la création d’Erasmus ont été célébrés, 79 888 personnes ont ainsi pu bénéficier du programme en France et partir en mobilité, soit un bond de 18,2 % par rapport à 2016. Le nombre de demandes a augmenté encore plus vite : 121 121 demandes ont été déposées en 2017 (+19,8 %).
Trois quarts des demandes d’étudiants satisfaites
Les étudiants constituent toujours la majorité des bénéficiaires : 43 745 ont pu partir étudier ou effectuer un stage dans le cadre d’Erasmus + (contre 38 531 en 2016). Près des trois quarts des demandes d’étudiants (74,2 %) ont pu être satisfaites, soit une amélioration de quatre points en un an. Un étudiant sur trois part en Erasmus pour un stage, une proportion croissante. Ces stages soutenus par Erasmus + peuvent être réalisés dès la première année d’études supérieures (quand la mobilité d’études est possible à compter de la 2e année) et peuvent durer de deux à douze mois. Il est aussi possible de les combiner avec une période d’études en Erasmus.
Les étudiants sont aussi de plus en plus nombreux à être séduits par la mobilité internationale, hors Europe, désormais proposée via Erasmus + : seulement une demande sur trois a pu être satisfaite, et 3 437 étudiants français ont pu ainsi étudier au-delà de l’UE. La Tunisie et la Russie sont les deux destinations les plus demandées.
Demande croissante pour les séjours de plus de trois mois
De leur côté, les apprentis, les élèves de lycées professionnels et les stagiaires de la formation professionnelle sont de plus en plus nombreux à entrer dans le dispositif et forment désormais le second contingent : 20 338 ont effectué une mobilité en 2017 contre 14 991 en 2016. La tendance pour 2018 confirme la demande croissante pour les séjours « longs », de plus de trois mois. Si rien n’empêche théoriquement des alternances de se réaliser dans un autre pays, les systèmes d’apprentissage communiquent encore assez peu et « cela ne s’est jamais pratiqué dans aucun pays d’Europe », note Laure Coudret-Laut. En France, elle estime que la réforme en cours de la formation professionnelle, en procédant au « déverrouillage » de l’apprentissage, pourrait faciliter à terme sa réalisation dans le cadre d’Erasmus +.
S’il touche des effectifs encore limités, le programme Erasmus + compte parmi ses bénéficiaires étudiants 39 % de boursiers sur critères sociaux (38 % des étudiants étaient boursiers en France lors de l’année 2016-2017). Enfin, si l’Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine sont les régions qui ont le plus bénéficié du programme en 2017, celles qui affichent la plus forte progression sont l’Occitanie, les Hauts-de-France et la Martinique.
En mai commenceront les discussions sur le prochain programme Erasmus +, qui débutera en 2020. Pour Isabelle Jégouzo, cheffe de la représentation en France de la Commission européenne, la sanctuarisation du budget des deux « programmes d’avenir » que sont Erasmus + et Horizon 2020 (pour la recherche) est d’ores et déjà acquise. Mais des scénarios sont également envisagés pour augmenter le nombre de bénéficiaires – qui représentent seulement 3 % d’une classe d’âge aujourd’hui. Afin de doubler cette part, il faudrait disposer d’une enveloppe de l’ordre de 30 milliards d’euros sur sept ans (le programme actuel dispose de 16,38 milliards d’euros au niveau européen, soit 1,5 % du budget total de l’UE). Autre option, plus ambitieuse : dégager 90 milliards d’euros dans le but de toucher, via un des dispositifs Erasmus +, un jeune Européen sur trois.