En Libye, deux villes rivales font un « premier pas » vers la réconciliation
En Libye, deux villes rivales font un « premier pas » vers la réconciliation
Le Monde.fr avec AFP
Des représentants de Zentan et Misrata se sont rencontrés pour la première fois depuis les combats meurtriers qui ont opposé leurs groupes armés en 2014.
Des représentants des villes libyennes de Zentan et Misrata, qui comptent les groupes armés les plus puissants de l’ouest du pays, se sont rencontrés, mercredi 28 mars, pour la première fois depuis les combats meurtriers qui les ont opposés en 2014 pour le contrôle de la capitale, Tripoli.
Misrata et Zentan étaient parmi les premières villes à se soulever contre le régime de Mouammar Kadhafi en février 2011. Leurs groupes armés ont pris le contrôle de la capitale durant l’été 2011, signant la fin du régime de l’ex-dictateur, capturé puis tué deux mois plus tard dans sa ville natale de Syrte. En s’installant à Tripoli, ces ex-rebelles se sont partagé le contrôle d’installations stratégiques jusqu’à ce qu’une coalition conduite par Misrata en chasse les Zentanis, en 2014, au prix de plusieurs semaines de combats meurtriers.
Des représentants des groupes armés et des dignitaires de la ville de Misrata (200 km à l’est de Tripoli) ont fait le déplacement mercredi à Zentan (170 km au sud-ouest de la capitale) pour participer à cette rencontre qualifiée d’« historique », selon leur communiqué final. « Cette réunion est un premier pas qui sera suivi d’autres », a déclaré le maire de Zentan, Mustafa Al-Barouni, au début de la réunion. « Il n’y aura plus de recours aux armes pour résoudre nos différends », a-t-il promis.
« Réconciliation avec d’autres régions et tribus »
Avant la prochaine réunion, à Misrata cette fois, les représentants des deux villes ont mis en place une commission pour régler les questions en suspens, comme le sort des prisonniers et des disparus. Selon Mohamad Rajab, chef du conseil militaire de Misrata, cette première réunion facilitera la « réconciliation avec d’autres régions et tribus » en Libye. Dans leur communiqué final, les deux camps ont souligné la nécessité d’unifier l’armée et la police sous une autorité civile et de combattre le terrorisme sous toutes ses formes.
Depuis la chute du régime de Kadhafi, la Libye est livrée aux milices alors que deux autorités se disputent le pouvoir : d’un côté le gouvernement d’union nationale, reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, de l’autre une autorité exerçant son pouvoir dans l’est du pays avec le soutien du maréchal Khalifa Haftar. Ce dernier est accusé par ses rivaux, notamment de la ville de Misrata, de vouloir instaurer une nouvelle dictature militaire en Libye.