Lutter contre la théorie du complot à l’école, sensibiliser les entreprises avec une mallette pédagogique, permettre aux chercheurs d’avoir accès à des données extraites du fichier des personnes radicalisées, regrouper les détenus radicalisés en prison, créer des centres de prises en charge pour personnes sous main de justice…

Voici la liste des principales mesures du plan national de prévention de la radicalisation, baptisé « Prévenir pour protéger », qui a été dévoilée, vendredi 23 février, par Edouard Philippe lors d’un déplacement à Lille.

  • La prévention à l’école

Développer les dispositifs de soutien à la laïcité et renforcer la formation des enseignants. Fluidifier la détection dans les établissements et former les gendarmes et policiers intervenant à leur proximité. Faire évoluer la loi pour mieux encadrer l’ouverture des établissements privés hors contrat et leur affecter des équipes d’inspecteurs académiques spécialisés. Améliorer la circulation de l’information avec les préfets, les maires et l’inspection académique au sujet de l’enseignement à domicile. Développer l’éducation aux médias, notamment pour prémunir les élèves des théories du complot.

  • Impliquer les acteurs de l’Internet

Enrayer efficacement la diffusion en ligne de la propagande terroriste en collaborant avec les grandes plates-formes pour développer des outils automatiques d’identification et de retrait de contenus. Soutenir les travaux de recherche sur les processus d’enfermement algorithmiques. Développer un contre-discours en soutenant les associations et organisations impliquées. Encourager le signalement des jeunes radicalisés (grâce au numéro vert) et les contenus illicites (sur la plate-forme Pharos).

  • Compléter le maillage de la détection

Publication rapide des décrets permettant d’écarter les fonctionnaires « radicalisés » des postes de souveraineté et de sécurité. Ouvrir une réflexion sur une éventuelle extension de ce dispositif aux autres agents publics en particuliers ceux en contacts avec des mineurs. Inciter les collectivités locales à nommer des référents sur la prévention de la radicalisation et élaborer des formations pour les élus et les agents territoriaux. Mener des actions dans le domaine du sport avec les fédérations et intégrer la prévention de la radicalisation à la formation des éducateurs sportifs. Renforcer le contrôle des préfets sur les disciplines et les territoires les plus touchés. Amplifier la sensibilisation des entreprises et des fédérations d’entreprises avec une mallette pédagogique pour uniformiser les repérages et modalités de signalement. Systématiser les « référents radicalisation » dans l’enseignement supérieur.

  • Anticiper l’évolution de la radicalisation

Mettre en place un réseau des cellules de prospective des ministères des affaires étrangères en Europe et avec les pays voisins des territoires ultramarins concernés. Permettre à certains chercheurs d’accéder à des données extraites du fichier des personnes radicalisées. Financer des thèses sur la prévention de la radicalisation. Organiser à l’automne des états généraux de la recherche en psychologie et psychiatrie sur le phénomène.

  • Professionnaliser les acteurs locaux

Renforcer l’articulation entre santé mentale et prévention de la radicalisation au moyen de conventions-cadres entre les préfets et les agences régionales de santé. Réaliser un guide des pratiques professionnelles pour les grands réseaux associatifs de travail social. Associer les équipes territoriales au droit des femmes et à l’égalité. Etablir un cahier des charges pour les dispositifs de prise en charge de personnes et d’accompagnement des familles, et évaluer les actions mises en œuvre. Mettre en place un centre de ressources européen sur la prévention de la radicalisation.

  • Adapter le désengagement

Professionnaliser la prise en charge pluridisciplinaire des mineurs de retour de la zone irako-syrienne. Organiser un suivi dans la durée afin de faciliter leur réinsertion, en transparence avec le parquet antiterroriste de Paris. En prison, création de quatre quartiers d’évaluation de la radicalisation (QER). Créer des quartiers de prise en charge des personnes radicalisés (QPR) sur le modèle du quartier pour détenus violents. Créer un régime de détention spécifique afin de pouvoir regrouper les détenus radicaliser dans des quartiers étanches du reste de la prison. Créer trois centres de prise en charge pour les personnes sous main de justice en milieu ouvert.