Olivier Faure à la rencontre des militants PS de Haute-Garonne, avant le scrutin du parti pour élire le nouveau premier secrétaire qui s’est tenu le 29 mars. / MATTHIEU RONDEL/HANS LUCAS POUR "LE MONDE"

Olivier Faure a été formellement élu, dans la soirée du jeudi 29 mars, au poste de premier secrétaire du Parti socialiste (PS). Lors de ce scrutin ont en outre été désignés les patrons des 103 fédérations départementales socialistes.

La participation, qui n’était guère flamboyante lors du premier tour, le 15 mars, avec 37 014 électeurs pour quelque 102 000 socialistes susceptibles de se mettre à jour de cotisation, s’est maintenue au-dessus de 30 000 votants, selon le coordinateur du PS Rachid Temal. Les résultats définitifs seront dévoilés vendredi matin.

Selon les chiffres provisoires obtenus dans la nuit, M. Faure pourra compter sur le soutien d’au moins 68 fédérations, dont celles du Nord, de Haute-Garonne, de Paris. L’ancien ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll tire son épingle du jeu, en totalisant au moins 17 fédérations, dont la Corrèze, la Sarthe, l’Hérault ou encore la Côte-d’Or. Représentant de l’aile gauche du PS, Emmanuel Maurel a remporté selon son entourage douze fédérations. Il conquiert notamment celle des Bouches-du-Rhône, une des plus importantes numériquement.

« Unité de façade »

Après le vote du 15 mars, qui a placé largement en tête le texte d’orientation du président du group Nouvelle gauche à l’Assemblée nationale (48,56 %), et le désistement de Stéphane Le Foll, arrivé loin derrière (26,10 %), ce scrutin ne réservait plus guère de suspense. Même situation dans soixante-dix fédérations, où un seul candidat briguait le suffrage des militants, selon le coordinateur du PS Rachid Temal.

Dans nombre de fédérations, les représentants de motions concurrentes avaient préféré s’entendre plutôt que d’aller à l’affrontement. « On est restés au PS pour se rassembler. Il vaut mieux parfois faire un accord pour être sûr de travailler en bonne intelligence, plutôt que de continuer le pilonnage comme par le passé », a expliqué à l’Agence France-Presse Marie-Noëlle Lienemann, proche d’Emmanuel Maurel, arrivé troisième il y a deux semaines (18,98 %).

Olivier Faure sera investi le 7 avril lors du Congrès d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Il devrait selon son entourage avoir la majorité au Bureau national et au Conseil national. Le député de Seine-et-Marne se trouve néanmoins à la tête d’une majorité « fragile », souligne un ancien cadre de la rue de Solférino.

« C’est une élection en trompe-l’œil. Il y a une unité de façade, mais tout ça va probablement voler en éclat dès que Faure va montrer ses limites. »

« Cela va être dur d’unir tout le monde, d’avoir une ligne cohérente », estime aussi un proche de M. Le Foll, qui a pendant toute sa campagne pointé la vulnérabilité d’un rassemblement allant de Martine Aubry à d’anciens proches de Manuel Valls.