Affaire Skripal : pour Moscou, l’empoisonnement profite à Londres
Affaire Skripal : pour Moscou, l’empoisonnement profite à Londres
Le Monde.fr avec AFP
La Russie n’avait aucun intérêt à agir à la veille de la présidentielle et à quelques mois de la Coupe du monde de football organisée chez elle, dit le chef de la diplomatie russe.
Pour Sergueï Lavrov, les « services spéciaux britanniques sont connus pour leur capacité à agir avec permis de tuer ». / JONATHAN BRADY / AP
La tension née de l’empoisonnement à l’aide d’un agent innervant, le 4 mars, à Salisburry, sur le sol britannique de l’ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, ne retombe pas, comme l’illustre la dernière pique du chef de la diplomatie russe.
Sergueï Lavrov a déclaré, lundi 2 avril, que l’empoisonnement « pouvait être dans l’intérêt du gouvernement britannique, qui s’est trouvé dans une position inconfortable en étant dans l’incapacité de remplir ses promesses faites aux électeurs sur les conditions du Brexit. Cela pouvait aussi être dans l’intérêt des services spéciaux britanniques, qui sont connus pour leur capacité à agir avec permis de tuer ».
Selon lui, Moscou n’avait aucune raison à la veille de la présidentielle et à quelques mois de la Coupe du monde de football organisée en Russie d’empoisonner son ex-espion, qui avait été condamné pour trahison avant de faire l’objet d’un échange de prisonniers, en 2010.
Mensonges et de la désinformation
M. Lavrov a également critiqué la décision de pays occidentaux d’expulser des diplomates russes de leur territoire, ce qui a provoqué une riposte symétrique de Moscou. « Lorsqu’on n’a pas de preuves [de l’implication de Moscou dans l’empoisonnement], alors on se venge sur les diplomates », a-t-il déclaré, ajoutant que la Russie continuerait à appliquer le « principe de réciprocité » dans ses relations avec les Occidentaux.
Le chef de la diplomatie russe a également accusé la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et leurs alliés d’avoir « perdu toute décence » et de « recourir à des mensonges et à de la désinformation purs et simples ».
M. Lavrov a ajouté que la Russie avait « de nombreuses questions » concernant cette affaire et que « l’incapacité de la Grande-Bretagne à y répondre signifiera que tout cela n’est qu’une invention et plus concrètement une provocation flagrante ».