Que vaut la nouvelle version du dessin animé « Olive et Tom » ?
Que vaut la nouvelle version du dessin animé « Olive et Tom » ?
Par Pauline Croquet
Le premier épisode de la nouvelle version de cette série culte, diffusé lundi, aurait été réussi si le casting féminin n’avait pas été oublié.
Trente-deux ans après le dessin animé original, Olive et Tom a fait son grand retour en France lundi 2 avril, dans un remake diffusé en quasi simultané avec le Japon. Oubliez d’ailleurs, Olive et Tom, le nom qui avait été donné à la version française de Captain Tsubasa dans les années 1980 pour faciliter sa commercialisation. Désormais, la série conserve son nom de baptême nippon – tout comme les personnages.
Captain Tsubasa est l’adaptation du manga de football éponyme de Yoichi Takahashi, qui raconte le parcours d’un garçon souhaitant devenir champion du monde de foot. Chacun des 52 épisodes est diffusé chaque semaine en VOSTF sur la plate-forme de VOD spécialisée ADN, en attendant un passage à la télé.
Version modernisée
Captain Tsubasa 2018 - Official Trailer
Durée : 01:30
Les supporteurs nostalgiques ne seront pas déroutés, puisque le premier épisode ressemble énormément à l’original. Un parti pris qui n’est pas surprenant : en raison d’une gestion des droits inflexible dans les maisons d’édition japonaises, les adaptations de manga respectent en général au plus près la version papier dans la narration comme le look des personnages – au risque parfois de friser le ridicule. Certains techniciens de l’ancien dessin animé ont même été rappelés pour travailler la nouvelle série.
Captain Tsubasa est toutefois modernisé : les smartphones ont fait leur entrée dans la vie des personnages et les tenues années 1980 ont été dépoussiérées. La traduction des dialogues est également moins édulcorée et plus mature.
Le pilote version 2018 démarre avec l’emménagement du héros, Tsubasa Ozara (connu autrefois sous le nom d’Olivier Atton) avec sa mère à Fujisawa, au pied du mont Fuji. Le père, qui travaille dans la marine marchande, est souvent absent. Le jeune garçon n’a pas sitôt posé ses cartons qu’il part découvrir la ville… en dribblant. L’épisode se concentre ensuite sur la rencontre du héros avec un compétiteur de poids et le meilleur goal du coin, Genzo Wakabayashi (autrefois Thomas Price). Si le nouvel épisode conserve plan par plan cette première rencontre et le défi que lance Tsubasa à Genzo, point de départ de cette rivalité-amitié, le nouveau scénario élude la guerre entre les équipes des écoles de San Francis et Nankatsu.
Carton rouge
Olive et Tom - Episode 1 - La rencontre
Durée : 22:46
Olive et Tom était célèbre, et même parfois moqué, pour sa façon de transformer une partie de foot entre écoliers en enjeu à la vie à la mort. Les figures de style employées par les dessinateurs originaux pour densifier le jeu (un aigle derrière un ballon, des plans sur les personnages sidérés, etc.) ont été conservées et raviront les fans. La nouvelle réalisation a même réussi à rajouter une couche à l’exubérance. Lors d’une scène épique, Genzo Wakabayashi met au défi tous les sportifs de l’école adverse de lui marquer un but dans leur discipline respective. Les enfants du siècle dernier se souviendront qu’il arrête un ballon de rugby ou une balle de base-ball… En 2018, le supergardien doit également stopper un javelot.
Si les retrouvailles sur le terrain sont réjouissantes, ce premier épisode mérite toutefois un carton rouge. Le casting féminin a été mis hors jeu au même titre qu’une partie des futurs camarades de classe de Tsubasa. Pourtant présentes dans les années 1980 bien qu’en très petit nombre, aucune des filles n’apparaît dans le pilote, à l’exception de la mère de Tsubasa.
La série comportait un personnage central important et plutôt éloigné des clichés féminins du manga : Sanae Sakawasa (Patty Gadsby dans la VF) qui arbore fièrement un uniforme réservé aux garçons et porte une amitié loyale à l’équipe et Tsubasa. Elle était toutefois reléguée, à l’époque, dans les tribunes. Les nouvelles bandes-annonces évoquent son apparition, mais la vraie modernité n’aurait-elle pas plutôt consisté à lui mettre la balle au pied, dès le coup d’envoi ?