Vers une entrée en Bourse de la Française des jeux ?
Vers une entrée en Bourse de la Française des jeux ?
Selon le « Journal du dimanche » du 8 avril, l’Etat pourrait céder environ 50 % du capital de l’entreprise sur les 72 % qu’il détient.
La Française des Jeux pourrait être privatisée. / JOEL SAGET / AFP
Le gouvernement prépare activement la privatisation de la Française des jeux (FDJ). L’opération devrait être inscrite dans la future loi de Bruno Le Maire sur la croissance et la transformation des entreprises.
Selon le Journal du dimanche (JDD) du 8 avril, qui a eu accès à des documents de travail de Bercy, l’Etat, qui détient 72 % du capital de l’opérateur public, céderait 50 % des parts pour les mettre en Bourse. « L’idée est en même temps de diversifier l’actionnariat de l’entreprise et d’associer les citoyens », confie une source haut placée.
« Minorité de blocage »
A l’issue de cette entrée en Bourse, l’Etat conserverait une « minorité de blocage » proche de 25 %, précise le même interlocuteur. Des options d’achat seraient réservées aux salariés de la FDJ et aux buralistes, ces derniers étant déjà actionnaires à travers leur fédération nationale (3 % du capital). Enfin, rapporte le JDD, un « acteur privé important » – issu des secteurs du divertissement, de l’audiovisuel ou des paris en ligne – ferait son entrée au capital « pour aider la FDJ à se développer ».
Par ailleurs, le monopole serait lui maintenu, un « garde-fou » pour éviter que la FDJ ne perde de la valeur.
L’entreprise souhaite innover
A ce jour, la FDJ rapporte chaque année 3 milliards d’euros à l’Etat, reversés sous forme de taxes, et son chiffre d’affaires annuel tourne autour de 15 milliards d’euros. Mais les jeux traditionnels sont en perte de vitesse et l’entreprise souhaite innover pour rester dans la course. Il est notamment question de lancer une grande loterie de Noël ainsi que de nouveaux jeux de grattage avec une composante interactive.
Pour Guillaume Peltier, vice-président du parti Les Républicains interrogé par le JDD, la privatisation en elle-même est « une mauvaise idée ». Elle risquerait selon lui d’accélérer le transfert des paris hippiques vers les jeux de grattage, « au détriment d’une filière cheval qui emploie 100 000 personnes en France et dont je mesure l’excellence, chez moi à Lamotte-Beuvron [Loir-et-Cher], siège national de la Fédération française d’équitation », commente-t-il.