Le maire de Wissous, accusé d’avoir menacé des gens du voyage sera jugé en juin
Le maire de Wissous, accusé d’avoir menacé des gens du voyage sera jugé en juin
Le Monde.fr avec AFP
L’édile a été interpellé, dimanche, alcoolisé et armé d’un sabre japonais. Le parquet a requis son placement sous contrôle judiciaire après deux jours de garde à vue.
En juillet 2014, le maire de Wissous, Richard Trinquier. / JACQUES DEMARTHON / AFP
Alcoolisé, équipé d’un sabre japonais et d’une étoile de shérif, il aurait menacé des gens du voyage. Le maire de Wissous, dans l’Essonne, sera jugé le 14 juin, a fait savoir mardi 11 avril le parquet d’Evry. Celui-ci a requis dans la soirée son placement sous contrôle judiciaire, après deux jours de garde à vue. L’audience se déroulera devant le tribunal correctionnel d’Evry.
L’affaire avait démarré dimanche après-midi, lorsque une dizaine de caravanes de gens du voyage s’était installée sur le parking d’une crèche en construction à Wissous. La police municipale puis des adjoints au maire se rendent alors sur place pour « négocier avec le chef du camp » une solution de relogement.
Vers 18 heures cependant, alors que cette solution était « apparemment en train d’être trouvée », le maire (Debout La France, droite souverainiste) Richard Trinquier arrive, alcoolisé après un déjeuner tardif, selon une source proche du dossier.
Gilet pare-balles sur le dos, étoile de shérif siglée « police » accrochée à la veste, il exhibe un katana – sabre japonais – d’un mètre de long avec lequel il aurait menacé les gens du voyage, qui appellent les forces de l’ordre. M. Trinquier est interpellé, tout comme un membre de la communauté itinérante qui aurait menacé l’élu « avec une arme de chasse », précise le parquet dans un communiqué.
Douze armes saisies
En garde à vue, les deux hommes ont reconnu avoir exhibé leurs armes, expliquant s’être sentis menacés par celle de l’autre.
L’élu a par ailleurs reconnu détenir chez lui « plusieurs armes longues ou armes de poing », mais la perquisition à son domicile s’est avérée infructueuse : son épouse, « informée de l’interpellation de son mari », ayant « pris l’initiative de confier ces armes à un tiers », ajoute le parquet. Douze armes à feu seront finalement saisies, dont trois non déclarées.
M. Trinquier, 69 ans et maire de cette commune de 7 500 habitants depuis 1995 – avec une interruption entre 2008 et 2014 – est un habitué des controverses impliquant des armes.
En 1995, à une époque où aucune loi n’encadrait les polices municipales, il avait armé ses agents de 357 magnum, puis de fusils à pompe et s’était octroyé le port d’arme par arrêté municipal, avant d’être finalement désarmé par le Conseil d’Etat. Fin 2004, il avait équipé sa police de tasers, des armes pas encore homologuées, provoquant l’intervention du préfet.