La NASA va lancer son nouveau télescope spatial, chasseur de planètes habitables
La NASA va lancer son nouveau télescope spatial, chasseur de planètes habitables
Le Monde.fr avec AFP
La mission de cet engin sera de scanner plus de 200 000 des étoiles les plus brillantes au-delà de notre système solaire, via la méthode des transits.
Des techniciens en train de travailler sur le satellite, le 11 avril. / AP
La NASA passe à la vitesse supérieure dans sa quête de planètes de taille terrestre susceptibles, peut-être, d’abriter la vie. Le Transiting Exoplanet Survey Satellite (TESS) de l’agence spatiale américaine doit être propulsé lundi 16 avril dans l’espace à 18 h 32 (0 h 32 mardi à Paris) par une fusée Falcon 9 de Space X depuis Cap Canaveral, en Floride, si les conditions météo le permettent.
Au cours des deux prochaines années, la mission de cet engin – d’un coût de 337 millions de dollars – sera de scanner plus de 200 000 des étoiles les plus brillantes au-delà de notre système solaire, à la recherche d’exoplanètes dans leur orbite.
Comme Kepler, le premier télescope du genre lancé en 2009 par l’agence spatiale américaine, qu’il remplace, il utilise la méthode des transits, détectant des planètes quand elles passent devant leur étoile dont elles estompent momentanément la lumière. Cela permet entre autres d’en déduire la taille, la masse et l’orbite.
Selon la NASA, TESS pourra découvrir ainsi 20 000 exoplanètes, dont une cinquantaine de la taille de la Terre et près de 500 qui seraient deux fois plus grandes que notre planète. « On pourrait même trouver des planètes dans l’orbite d’étoiles qu’on peut voir à l’œil nu », a dit dimanche à la presse Elisa Quintana, chercheuse sur le programme TESS. « Dans les toutes prochaines années, on pourra probablement sortir et pointer une étoile tout en sachant qu’elle a une planète. »
Une zone 350 fois plus vaste que la mission Kepler
Il y a encore quelques décennies, l’idée de trouver des planètes habitables était un pur fantasme, a souligné Paul Hertz, directeur de la division d’astrophysique de la NASA. « Les êtres humains se sont toujours demandé si nous étions seuls dans l’univers, et jusqu’il y a 25 ans les seules planètes que nous connaissions étaient les huit de notre système solaire. »
« Mais depuis, nous avons trouvé des milliers de planètes en orbite autour d’autres étoiles, et nous pensons que toutes les étoiles de notre galaxie doivent avoir leur propre famille de planètes. »
La mission Kepler a déjà permis de découvrir 2 300 nouvelles exoplanètes confirmées par d’autres télescopes. TESS va passer au crible une zone 350 fois plus vaste. L’étape suivante sera, pour les télescopes terrestres et spatiaux, d’observer les planètes ainsi détectées d’encore plus près. Le James Webb Space Telescope, qui doit succéder à Hubble et dont le lancement est prévu en 2020, pourra peut-être détecter des signatures moléculaires des atmosphères des exoplanètes y compris la signature de la présence de vie.
« TESS est un pont entre ce que nous avons déjà appris sur les exoplanètes et ce qu’on apprendra à l’avenir », a dit Jeff Volosin, directeur du projet au Centre Goddard des vols spatiaux de la NASA. « Avec l’espoir de pouvoir un jour, dans les prochaines décennies, identifier les conditions potentielles de l’existence de la vie en dehors de notre système solaire. »