Au Niger, 28 000 migrants expulsés d’Algérie depuis 2014
Au Niger, 28 000 migrants expulsés d’Algérie depuis 2014
Le Monde.fr avec AFP
Le gouvernement nigérien a exprimé sa « préoccupation » après des rapatriements massifs de ses ressortissants.
Quelque 28 000 personnes, majoritairement des migrants illégaux nigériens, ont été expulsées d’Algérie vers le Niger depuis 2014, a indiqué mardi 17 avril l’ONU, Niamey se disant préoccupé par des expulsions excessives. « 28 000 personnes [ont été] rapatriées d’Algérie depuis le début de l’opération en 2014 », selon le bulletin du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) des Nations unies à Niamey.
Près de 22 000 des migrants refoulés sont issus de la région nigérienne de Zinder (centre sud) et « plus de 3 000 » autres sont des ressortissants d’Agadez (nord désertique), proche de l’Algérie, précise l’agence onusienne.
« Vulnérabilité extrême »
Les premières opérations avaient commencé par le rapatriement de 3 000 Nigériens dont 76 % d’enfants. Le gouvernement nigérien avait alors annoncé avoir entrepris ces opérations « en concertation avec les autorités algériennes », en vue de rapatrier ses ressortissants « vivant en situation de vulnérabilité extrême et sans emplois en Algérie ». En Algérie, ces migrants « vivent malheureusement de la mendicité », avait expliqué le premier ministre nigérien Brigi Rafini.
Mais en octobre 2017, le gouvernement nigérien a exprimé sa « préoccupation » après des rapatriements massifs de ses ressortissants. Il a affirmé avoir « plaidé » pour qu’une catégorie de migrants, « les acteurs économiques » et ceux partis pour « travailler », soit « épargnée » par ces reconduites aux frontières.
Amnesty International avait de son côté dénoncé des « arrestations arbitraires » et des expulsions massives « illégales » d’Africains de l’Ouest et assuré que certains avaient des visas valides. Parmi les expulsés figurent aussi des Guinéens, Burkinabés, Béninois, Maliens, Ivoiriens, Sénégalais, Nigérians, Libériens, Camerounais ou Sierra-Léonais, selon Amnesty.