Des forces de securité indiennes patrouillent le long de la frontière avec le Pakistan, à Ranbir Singh Pora, le 26 février 2019. / MUKESH GUPTA / REUTERS

La tension peine à retomber, mercredi 27 février, entre l’Inde et le Pakistan, au lendemain de la « frappe préventive » menée par New Delhi sur le territoire de son voisin.

Islamabad a affirmé mercredi matin avoir abattu deux avions indiens dans son espace aérien, dans la région disputée du Cachemire. Un des appareils est tombé côté indien, l’autre côté pakistanais, où un pilote a été arrêté par des militaires, a écrit sur Twitter le général Asif Ghafoor, un des porte-parole de l’armée pakistanaise.

Des avions pakistanais ont par ailleurs brièvement violé, toujours mercredi matin, l’espace aérien indien dans le Cachemire et ont été repoussés, a rapporté l’agence de presse indienne Press Trust of India (PTI), ce qu’a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) une source gouvernementale locale. Cette incursion a eu lieu dans les secteurs de Poonch et Nowshera, a indiqué PTI, selon qui les avions ont largué des bombes sur le chemin retour. Il n’était pas fait état dans l’immédiat de dégâts ou de victimes.

Inquiétude de la communauté internationale

La crise reste donc vive depuis mardi matin, lorsque l’armée indienne a annoncé avoir mené un raid meurtrier contre un camp d’entraînement du groupe islamiste Jaish-e-Mohammad (JeM), qui a revendiqué un attentat-suicide ayant provoqué la mort d’au moins quarante paramilitaires indiens, le 14 février.

Le Pakistan nie le déroulé des événements présenté par son voisin : il affirme que les avions indiens ont bien largué une charge sur son territoire, mais que celle-ci n’a fait ni dégâts ni victimes. Islamabad a dénoncé une « agression intempestive » et promis d’y répondre « à l’heure et à l’endroit de son choix ».

Tout au long de la journée de mardi, les Etats-Unis, l’Union européenne et la Chine ont appelé les deux puissances à la « retenue » et au dialogue. La ministre des affaires étrangères indienne, Sushma Swaraj, a elle-même tenté de calmer le jeu lors d’un déplacement en Chine, affirmant que « l’Inde ne souhaite pas d’escalade » et « continuera à agir avec responsabilité et retenue ». Elle a toutefois justifié l’intervention de mardi : « Devant le refus continu du Pakistan de reconnaître et d’agir contre les groupes terroristes (…), le gouvernement indien a décidé d’agir de façon préventive. »