Berlusconi rejette toute alliance avec le M5S qu’il considère comme « un danger pour l’Italie »
Berlusconi rejette toute alliance avec le M5S qu’il considère comme « un danger pour l’Italie »
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le chef de file de Forza Italia prône une alliance avec les petits partis et le Parti démocrate. Mais Matteo Salvini, le leader de la coalition, exclut tout accord avec la gauche.
Matteo Salvini et Silvio Berlusconi ont donné une conférence de presse après leur entrevue avec la présidente du Sénat, Maria Elisabetta Alberti Casellati à Rome, jeudi 19 avril. / Alessandro Di Meo / AP
La tentative d’alliance gouvernementale entre la coalition de droite/extrême droite et le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) est officiellement un échec. Silvio Berlusconi (Forza Italia) a déclaré, vendredi 20 avril, que ce parti était « un danger pour l’Italie ». Un rejet partagé par le chef de file de M5S, Luigi Di Maio, qui s’est dit prêt à discuter uniquement avec Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite), excluant tout accord avec le milliardaire.
Le M5S est « un mouvement qui prêche la haine sociale, un mouvement de chômeurs, qui veut le pouvoir pour prendre à ceux qui ont (…). Ce n’est pas un parti démocratique », a fustigé M. Berlusconi. « Les Italiens ont mal voté » lors des législatives du 4 mars, a-t-il réagi. « Et maintenant ça va de mal en pis. » Ces élections du 4 mars ont donné deux vainqueurs sans majorité : Luigi Di Maio avec plus de 32 % des voix, et Matteo Salvini, leader de la coalition de droite arrivée en tête avec 37 % des voix.
Selon M. Berlusconi, la coalition de droite devrait plutôt chercher une alliance avec les petits partis représentés au Parlement « et avec des membres du Parti démocrate [PD, centre gauche] qui, du point de vue de la responsabilité et de la démocratie, a des années-lumières d’avance sur le M5S ». Un « rêve » inatteignable pour des élus du parti du gouvernement sortant de centre gauche, qui refusent de s’allier à des partis de droite et d’extrême-droite.
Le chef de Ligue pense à partir seul
Sans compter que Matteo Salvini, le leader de la coalition de droite a toujours rejeté toute idée d’alliance avec le PD, martelant que son objectif restait de défaire la politique menée par le centre gauche au pouvoir ces dernières années.
Il a laissé percer une frustration grandissante à l’égard de Berlusconi. « Ma patience a des limites. Jusqu’à hier, l’alliance [de centre-droit] était unie. Si quelqu’un décide de s’en retirer en utilisant des insultes et en regardant à gauche, cela n’engage que lui. »
Depuis jeudi soir, le chef de la Ligue multiplie les déclarations sur sa volonté d’y aller tout seul : « Plutôt que de ramener le PD au gouvernement, je préfère m’avancer, moi. Je suis disponible, directement et personnellement », a-t-il déclaré, sans préciser quels pourraient alors être ses appuis pour obtenir une majorité.
La présidente du Sénat, Maria Casellati, membre de Forza Italia, chargée par le président italien, Sergio Mattarella, de consulter les partis politiques pour trouver une issue à la crise post-électorale, lui a rendu compte vendredi des retours de sa mission exploratoire.