Le convoi d’un gouverneur pris pour cible au Cameroun anglophone
Le convoi d’un gouverneur pris pour cible au Cameroun anglophone
Le Monde.fr avec AFP
Des sources concordantes font état de plusieurs blessés lors d’une attaque à Lewoh, dans la région du Sud-Ouest.
Le convoi du gouverneur de la région anglophone du Sud-Ouest, au Cameroun, a été attaqué par des hommes armés à Lewoh, a-t-on appris dimanche de sources concordantes. « Nous avons subi une attaque armée » vendredi 20 avril à Lewoh, a indiqué à l’AFP un journaliste présent sur place. L’information a été confirmée par une source sécuritaire camerounaise.
Selon les médias camerounais, le gouverneur du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilai, se rendait à Menji, chef-lieu du Lebialem, pour la cérémonie d’installation du nouveau préfet du département. Des tirs ont visé son convoi au niveau de Lewoh, selon ces sources concordantes, qui font état de plusieurs blessés dans le convoi. Aucun bilan officiel n’a été publié dimanche dans les médias camerounais.
Pendant la cérémonie d’installation du nouveau préfet, diffusée par les médias locaux, le gouverneur du Sud-Ouest portait un gilet pare-balles.
Conflit armé de basse intensité
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest regroupent les habitants anglophones du Cameroun, soit 20 % de la population. Elles sont secouées depuis plus d’un an par une profonde crise socio-politique qui s’est peu à peu muée en un conflit armé de basse intensité. Les séparatistes, en lutte pour l’indépendance du Cameroun anglophone, ont demandé aux représentants de Yaoundé ainsi qu’aux forces de sécurité de quitter leur territoire, les qualifiant de « forces d’occupation ».
Depuis trois mois, les groupes séparatistes armés multiplient les actions violentes contre des symboles de l’Etat (attaques de gendarmerie, enlèvements de fonctionnaires, accrochages avec l’armée). A mesure que la crise évolue, de nouveaux groupes séparatistes apparaissent, arborant sur les réseaux sociaux armes et drapeau de l’« Ambazonie », du nom de l’Etat qu’ils veulent créer.
Prises entre deux feux, les populations des deux régions anglophones du Cameroun font face à des besoins humanitaires grandissants dans des zones très difficiles d’accès pour les ONG.