Des étudiants mobilisés de Sciences Po Paris aux fenêtres du 27, rue Saint-Guillaume, mercredi 18 avril 2018 / AFP / Bertrand GUAY / BERTRAND GUAY / AFP

Les étudiants mobilisés des dix Instituts d’études politiques français dénoncent, dans un communiqué commun, la loi orientation et réussite des étudiants, qu’ils qualifient de « résultante d’une idéologie nélibérale, qui parle de “filières sous tension” en occultant le manque de moyens chronique qui touche nos universités. ». « Une fois acceptée la sélection au nom d’un manque de moyens, la prochaine étape sera d’accepter l’université payante et la suppression des bourses au nom de ce même manque » expliquent-ils encore.

Ils « affirm[ent] [leur] solidarité aux modes d’action utilisés par les lycéen.e.s et étudiant.e.s mobilisé.e.s, face à la répression qu’ils et elles subissent actuellement ». Ce texte, rendu public le 21 avril et reproduit ci-dessous, a été rédigé par un comité de rédaction inter-IEP dont les membres proviennent des organisations de mobilisation de chaque IEP, et amendé par les « quelque 700 membres mobilisé.e.s  » dans les IEP d’Aix-en-Provence, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Paris, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg et Toulouse. Selon les membres de l’organisation, chaque IEP « détermine localement les moyens d’action en fonction des conditions ».

Des étudiants de plusieurs Instituts d’études politiques (IEP) s’étaient joints, depuis le 13 avril, à la mobilisation en cours dans plusieurs universités, organisant des assemblées générales, et parfois des sit-ins, occupations et blocages comme à Sciences Po Paris, Sciences Po Lille et Sciences Po Rennes.

Lire le compte-rendu de la mobilisation des IEP : A Sciences Po Paris, le blocage étudiant levé après des négociations

Ce premier communiqué devrait être suivi dans les prochains jours d’un « manifeste plus long ». « Celui-ci a pour objectif, non seulement de décrire précisément en quoi consiste notre opposition, nos propositions et notre vision de l’éducation, et enfin pourquoi nous pensons que seul l’engagement d’un rapport de force serait capable de renverser la situation », explique le comité de rédaction inter-IEP, qu prévoit également une réunion d’organisation, mais « certains IEP étant en vacances et d’autre non, il est difficile de se synchroniser ».

Lundi 23 avril, le campus de Reims de Sciences Po Paris a voté lors d’une assemblée générale l’occupation pacifique d’un amphithéâtre « afin de construire un espace de parole appartenant pleinement aux étudiant.e.s », ont indiqué les participants dans leur communiqué.