Edouard Philippe, le 20 avril 2018. / ERIC FEFERBERG / AFP

Dans une lettre adressée, mardi 24 avril, aux quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CGT, UNSA, SUD, CFDT), le premier ministre, Edouard Philippe, propose de rencontrer chacune des confédérations, lundi 7 mai, afin de prolonger les discussions sur la réforme ferroviaire contestée par les syndicats et votée par l’Assemblée nationale, le 17 avril dernier.

Il s’agit de la réponse à un précédent courrier signé des quatre organisations et qui interpellait, le 20 avril, le premier ministre sur la méthode de concertation et leur refus de participer aux discussions avec la ministre des transports, Elisabeth Borne. Les propos d’Edouard Philippe ne satisferont sans doute pas les syndicats, ces derniers réclamaient une rencontre tripartite incluant les représentants du patronat des transports.

Une double négociation commence

Si le premier ministre « regrette » que les syndicats aient « choisi de poursuivre un mouvement de grève qui gêne considérablement les Français et l’activité économique », ainsi que leur « décision de ne plus participer aux concertations en cours, alors qu’elles étaient presque arrivées à leur terme et avaient porté leurs fruits », Edouard Philippe donne surtout le coup d’envoi à l’acte II de la réforme.

Les concertations de la première phase prenant fin mercredi 25 avril, M. Philippe rappelle qu’une double négociation va désormais commencer. D’une part, une discussion avec la SNCF pour finaliser le projet stratégique de l’entreprise et son pacte social. D’autre part, l’intensification de la négociation sur la convention collective de branche qui doit être finalisée d’ici au 1er janvier 2020.

« Efforts supplémentaires des contribuables »

Avant que le texte de la réforme ne soit porté devant le Sénat (le 23 mai en commission, le 29 mai en séance), Edouard Philippe précisera quels seront « les grands équilibres économiques à venir du système ferroviaire ».

Il rappelle au passage que la reprise de la dette se fera de manière progressive, à compter du 1er janvier 2020, conformément aux annonces du président de la République. « Cela demandera un effort supplémentaire des contribuables qui apportent déjà chaque année plusieurs milliards d’euros au financement du système ferroviaire (…), souligne M. Philippe. J’y vois la marque de l’attachement de l’ensemble de la nation au service public ferroviaire. »

Les syndicats de la SNCF se réunissent mardi, au dixième jour d’une grève qui perturbe encore fortement le trafic, pour débattre de la stratégie à adopter face à un gouvernement inflexible.